Entretien avec Vesna Pesic, Illustratrice

Image d'avatar de Antoine DuchampAntoine Duchamp - Le 31 août 2012

Vesna Pesic

Vesna est une artiste Serbe, ses travaux sont très colorés, mixe de collages, techniques traditionnelles et travail digital. Elle a acceptée de répondre à mes questions.

Vous devez, je pense, “casser les codes” par vous-même, créer votre propre vision des mêmes choses.

Salut, tout d’abord merci d’avoir prit un peu de temps pour cette interview. Peux-tu commencer par te présenter?
De rien, merci pour votre invitation.
Je m’appelle Vesna, ou BECHA, diplômée en tant que graphiste mais travaillant en tant qu’Illustratrice. Je suis une artiste freelance originaire de et résidant en Serbie. Mon style est caractérisé par des techniques de collages, des couleurs vives, quelques typography faites mains… Comme je ne suis pas une personne très sociable, j’adore passer mon temps libre à regarder des films et jouer à des jeux. Cependant, lorsqu’il s’agit du travail, je deviens très sérieuse. Je dirai même trop sérieuse, parfois.

Quel type de musique/film écoutes-tu/regardes-tu?
Dernièrement, j’ai été très surprise avec “Shame”, déçu par “Batman, The Dark Knight Rises” et j’ai hâte de voir “The Master”. Mes films préférés viennent de Haneke, Polanski, Von Trier, Iñárritu, etc.
La musique est une partie très importante de mon processus de création. J’aime la musique lente, aux tons mélancolique. Ces temps ci, j’adore écouter Beach House, Dustin O’Halloran, Damien Rice, and bien sûr, Radiohead!

Comment en es-tu arrivée à l’illustration? Depuis quand ce milieu t’interesse?
Même lorsque j’étudiais le graphisme, mon approche était tout le temps, en quelque sorte, illustrative. A la fin de mes études, j’ai commencé à jouer avec les collages, à faire pas mal de travaux personnel jusqu’à ce que je ne fasse plus que ça et que j’en vive. C’est un peu spontané en fait, j’ai toujours eu envie de faire ça et j’ai travaillé dur pour y arriver et obtenir des commandes régulières en freelance.

Quels sont tes outils de création?
Des crayons, différentes sortes de papier, de vieux magazines, un scanner, un ordinateur (Adobe), de la bonne musique …

De quel projet es-tu la plus fière, et pourquoi?
Je dirai mon dernier projet, l’éditorial “Silent Spring”. C’était une bonne collaboration entre Ana Ljubinkovic (designer de mode) et Milos Nadazdin (photographe). La chose la plus importante ici était la liberté que j’avais. Nous avions la même vision, les mêmes inspirations, et ces circonstances rendent le travail plus facile. J’ai eu des réactions positives de partout, cela a été publié sur beaucoup de blogs, dans des magazines et tous les retours que j’ai reçu m’ont donnés beaucoup de satisfaction et de complaisance. J’aimerai que tous les projets que j’ai pu faire et que je ferai aient le même succès !

Comment es-tu devenu membre du collectif artistique Depthcore? Peux-tu nous en dire un peu plus à propos de ce collectif?
Je ne connaissais pas spécialement Depthcore avant que Phil Dunne me contact. Je suis assez ouverte à ce genre de collaborations, j’ai donc acceptée leur invitation avec plaisir. Le portail de Depthcore est un bon endroit pour le travail d’équipe, vous pouvez y ressentir tout le support des membres. Tous les quelques mois, Depthcore sort un nouveau chapitre avec un nouveau thème.
Mon premier chapitre fait pour Depthcore s’est fini de la meilleure des manières pour moi, car j’étais “l’artiste du chapitre”. C’était une récompense vraiment flatteuse et plaisante.

Quelle est la chose, pour toi, la plus importante dans ton travail?
La bonne humeur quand je travaille.

La plupart du temps, les clients veulent voir quelque chose de similaire à tes travaux précédents.

Ton travail est plein de couleurs, souvent abstrait. Qui t’inspire?
La couleur est un de mes éléments principaux. Les couleurs expriment ton humeur, ton atmosphere… A coté de ça, j’aime construire des environnements narratifs, surréalistes, ambigues. Pour ça, mon inspiration vient directement de Bosch. Salvador Dali est le maitre des belles et larges scènes, des espaces sortis de rêves, il m’inspire énormément pour mes environnements. Dans les illustrateurs d’aujourd’hui, mon admiration va aux frères Clayton, Andrew Archer, Saddo, Pat Perry, Lee Jin Ju, Juko Shimizzu… – c’est un groupe d’artistes qui dessinent vraiment bien, des choses que j’aimerai intégrer dans mes futures créations.

Quand je compare tes travaux commerciaux et personnels, il n’y a pas une grande difference. Est-ce que tes clients te laissent une grande liberté quand ils font appel à toi?
En fait, ca dépend. Chaque client et chaque nouveau projet apporte une expérience unique. La plupart du temps, les clients veulent voir quelque chose de similaire à tes travaux précédents. On peut dire que c’est “plus simple”, mais au final après quelques temps, vous aurez énormément de travaux identiques, rien de frais et neuf. C’est pour ça qu’il est vraiment important de pratiquer et d’essayer d’évoluer dans son style et ses connaissances sur des projets personnels, en parallèle des projets professionnels.

J’aime vraiment ta création “Looking Back”, pour le chapitre TIME (XLIII) de Depthcore. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette création?
J’ai été inspiré par les moments du passés, qui sont souvent dans mon esprit dernièrement. Du fait qu’aujourd’hui, nous ayons quelques périodes et phases de l’histoire bien fini, nous pouvons les regarder comme des “chapitres terminés” et les analyser. Ce travail est dédié à ces chapitres et notre constante envie de regarder dans le passé. Le temps comme mémoire.

Est-ce que tes illustrations sont faites de manières traditionnelles puis scannées, où est-ce uniquement du travail digital?
C’est un mix. J’essaye toujours d’en faire une partie de manière traditionnelle puis un peu de manière digitale. J’aimerai quand même augmenter la part de traditionnel dans mon travail dans le futur.

As-tu quelques trucs et astuces dont tu souhaiterais nous parler?
J’ai n’ai pas l’habitude de faire ou suivre des tutoriels, pour moi c’est juste quelques instructions ennuyantes. Oui, vous pouvez apprendre un peu et trouver comment tel artiste à fait ci et à fait ca, mais cela ne vous aide à créer votre propre approche, votre propre style, votre attitude… ce qui est nécessaire pour faire un artiste unique. A la place de ça, vous devez, je pense, “casser les codes” par vous-même, créer votre propre vision des mêmes choses. Ce genre d’expérimentation, spécialement au début, est une chose très importante pour développer son propre art.

Souhaites-tu ajouter quelque chose?
Regardez Breaking bad!

Le travail de Vesna est disponible à cette adresse : sur behance

Propos recueillis par Antoine Duchamp

Vesna Pesic
Vesna Pesic
Vesna Pesic
Vesna Pesic illustration
 illustration Vesna Pesic
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 illustrattrice Vesna Pesic
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Antoine Duchamp
Article écrit par :
Photographe de mode, Ancien étudiant en design interactif et ancien rédacteur en chef de la section Beware Editorial dédiée à la photographie de mode.

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