Camera + The Horrors : Premier voyage de l’été au Paris Psych Fest

Image d'avatar de AmandineAmandine Schieber - Le 8 juillet 2015

psyc

Si le psychédélisme désigne à la base un mouvement musical sur lequel les drogues ont eu un effet de prisme amplificateur, il s’est au fil du temps bien modernisé. La culture psyché arbore à présent de multiples facettes, même si elle évoque toujours une envie de liberté et aspire à de nouvelles expériences sensorielles. Loin de nous les visions de fleurs dans les cheveux et de danses dénudées sous acide, l’imagerie actuelle est aussi celle d’un mouvement underground qui découle d’une certaine nostalgie teintée de désillusions contemporaines.

Et c’est justement dans une ambiance sombre et expérimentale que nous avons assisté samedi soir, au Trianon, à la seconde édition du Paris International Festival Of Psychedelic Music.

Annoncé à la dernière minute suite à l’annulation de Hookworms, le groupe berlinois Camera assure une première partie intense. On les avait découverts il y a quelques années lorsqu’ils étaient habitués à faire des concerts sauvages dans les stations de métro de la capitale allemande. Le but de ces lives souterrains était alors de sortir les gens de leur routine quotidienne, en produisant une musique accessible qui brise les règles établies. Sur scène, ils transportent de la même manière leur audience dans un endroit où le temps s’est arrêté. Le concert commence avec des sons de distorsion, avant qu’ils ne se transforment en nappes de synthé cosmiques balayés par des percussions brutes et hypnotisantes.

Camera 1

Le trio (dont certains membres ont changé récemment) est connu pour donner un nouveau souffle à la musique expérimentale allemande. On sent forcément l’influence krautrock, et celle de groupes comme NEU!, Can ou encore Kraftwerk. Peu importe l’étiquette qu’on veut leur coller, leur musique reste spontanée. Chaque set de Camera est unique dans la mesure où ils improvisent souvent de manière audacieuse un rock répétitif et instrumental. Dans un dédale de guitares noise et de bruits de gong, on assiste quand même à un moment pendant lequel une voix obscure et rauque les accompagne. Et dans la chaleur épuisante des jours passés, on se sent happé par cette vague hypno-rock qui nous rafraîchit de sueur.

The Horror 11

Seconde partie de soirée avec The Horrors, qu’on retrouve pour un live bruyant et noyé dans un nuage de fumée fait pour s’évaporer. Formé en 2005, le groupe anglais oscille entre cold wave, post punk et noisy pop. Les membres ressemblent à des oiseaux de nuit, volant à travers des courants sonores variés mais toujours élégants. On est surpris par cette silhouette longiligne du chanteur, Faris Badwan, qui s’approprie la scène de manière charismatique. Une voix pleine d’agressivité et de sensualité, notamment sur le morceau « Who Can Say ».

The Horror 7

Les jeux de lumières, même si on frôle souvent la crise d’épilepsie, nous absorbent un peu plus dans la frénésie de la performance. Le groupe enchaîne les compositions captivantes, de « Sea Within a Sea » à « Still Life ». On se heurte avec plaisir à un mur de son majestueux, qui prouve que The Horrors sont aussi les dignes héritiers de la scène shoegaze. En dix ans, leur dégaine punk gothique a vraiment évolué vers quelque chose de plus soigné. On se demande toutefois, si c’est par arrogance ou dédain qu’on n’a pas eu droit à un petit rappel.

En attendant, on se donne rendez-vous en septembre pour Leviation France… And let’s get psyched again next year !

 Photos : Johanna Cabrit (johannacabrit.com)

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Amandine Schieber
Article écrit par :
French writer | Music lover | World explorer | Dream catcher

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1 commentaire

  • Perso j’ai trouvé ça plutôt très ennuyant…

    J’avais vu Camera la veille et je suis donc arrivé uniquement pour The Horrors. Un peu dégoutté de ne pouvoir voir The Hookworms (ceux que je voulais voir en priorité lorsque je me suis réservé cette soirée).
    C’était un concert sans âme et monotone. Il faut avouer que la salle à moitié vide participe à servir ce sentiment de glandouille. Et hop, plié en une heure. Sans mot de fin, sans même un signe pour dire bye bye… Tchao, bonsoir et merci pour le cachet.

    A 22h30 j’étais posé, chez moi, devant un DVD, je me suis fait moins chier, j’ai bu de la meilleur bière et j’avais un peu l’impression de mettre fait un peu arnaquer avec cette soirée.

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