Discrète dans une industrie musicale saturée par les clashs et la communication à outrance, une figure du rap indépendant fait l’effet d’un tremblement de terre à chacune de ses apparitions. Cette personne, vous ne la connaissez peut être pas mais c’est Casey.
Traumatisme sur traumatisme, elle a su marquer le rap français avec sa plume fine, aiguisée, son encre résolument sombre et engagée. Cette fille d’immigrés Martiniquais se fait rare dans le paysage musical, privilégiant la qualité plutôt que la quantité. Sa carrière bien étoffée commence en 1995, jonchée de mixtapes (Que d’la haine 1, 2 & 3…) de collaborations (Les Contes du Chaos, Asocial Club…) et d’un album remarquable “Libérez la bête”.
“Entre la poudre et le pardon on voudrait que j’hésite / J’ai peu à perdre, l’égalité n’est qu’une rare pépite / Si t’es mon invité, pour la misère, j’ai des places gratuites”
La Blanc-Mesniloise nous reviens avec un titre écrit pour le film Vers la tendresse de Alice Diop. Cette nouvelle leçon de technique et d’écriture, nous rappelle qu’elle est clairement au dessus de la mêlée des auto-revendiqués “Boss du rap game”, à des années lumières des clichés du milieu. La rappeuse, ironisait d’ailleurs il y a quelques semaines à l’ENS – où elle était invitée – sur le contenu de ses lyrics : “Ce que je fais ne se siffle pas sous la douche”.
Dans ce dernier titre, Casey traite du mal être en banlieue, des difficultés et dilemmes rencontrés pour s’épanouir dans un environnement souvent hostile, dur et brutal. Le clip réalisé par Tcho d’Antidote est à l’image des textes de la MC, obscure et bourré d’énergie à l’état brute. Il est assisté par Raphaël A. & François Pinel et le clip est co-produit par Les Films du Worso.