Immersion bouillante au Peacock Festival

Image d'avatar de Alice ColasAlice Colas - Le 3 février 2016

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C’était donc une lettre d’amour adressée à l’organisation qui – en sus de leur mettre une pression monstre parce qu’on sait que BewareMag pèse un max – vous avait mis la puce à l’oreille sur nos artistes target et notre chaude reconquête du Parc Floral, motivée par le souvenir d’une édition en juillet 2015 qui avait déjà placé la barre foutrement haut.

Nous sommes le 30 janvier 2016, il est 00h20.

Sortis du métro et d’emblée accueillis par une flotte de navettes spacieuses, toutes pilotées par des mecs d’une patience inouïe sinon dopés de xanax et briefés par Maître Yoda à l’oreillette. Cette douce attention répond au niveau d’exigence d’un public amoureux de musique électronique, trop soucieux de conserver ses jambes pour mieux galoper entre trois scènes, un cinéma, huit bars, des bains nordiques et une quinzaine d’artistes à la pointe du genre, le tout pour une nuit aux portes de Paris. Sans trop d’attente et de peine, les danseurs ont transpercé les barrières de contrôle et se ruent au devant de la scène Warehouse, où Danny Daze entame la fin d’un set tech-house plus sexy que violent.
Il est presque 1h quand Levon Vincent entraîne la foule sur du Fat Gadget, mêlant donc une nappe techno brutale à la new-wave de ton père alors que Daphni se fait plaisir en dégainant les monstres du dernier album de Caribou et conquiert forcément son public. Au cinéclub, aux côtés de Patrick Thévenin et d’Antoine Buffard, Danny Daze et Étienne Jaumet (ZombieZombie) décortiquent ensemble « The Sound of Belgium » (ndlr : projeté à 22h, pour l’apéro des héros), documentaire sur le « newbeat », l’underground des années 80 et les smileys.
Bien instruite, l’équipe se déplace à la Squarehouse où Motor City Drum Ensemble avait donné rendez-vous. Reconnu pour rendre hommage aux tripes de la house et moucher n’importe qui en la matière, Danilo Plessow change d’avis et bascule du côté techno-acide. Force est de reconnaître que ce n’est malheureusement pas ce qu’il fait de mieux mais l’élégante prise de risque a ravi cependant les plus excités et affamés du site. 

En lice de cette seconde moitié de teuf, Daniel Avery propulse un set digne de son album Drone Logic, manifeste d’une techno futuriste et novatrice.  Certes moins aride que Clouds mais conférant la même adrénaline, le jeune anglais a gracieusement cousu un set d’une heure et demie, de la house qui ne fait pas du tout dans la dentelle, impeccable pour l’heure. On s’y éternise.  Aux contours de la techno et dans le bouillonnement général, DJ Koze fait déferler des « wo » et des « aah » d’euphorie sur le Parc Floral : de la magie de l’artiste qui sait s’adapter à l’état d’esprit de son public pour mieux l’emmener vers le sien. Déjà auparavant séduits par la souplesse de ses sets (on pense très fort au DGTL), l’artiste fait à nouveau la part belle à la techno qui raconte des histoires, rassemble les plus bouillants autour du même sentiment d’euphorie et électrise les plus fatigués sur Bad Kingdom et les échos d’XTC. Les quatre heures les plus folles de cette édition hivernale du Peacock Society viennent de défiler, ainsi présidées par la fine fleur du genre, qui ont criblé ensemble les toits de l’entrepôt en laissant entrevoir les premières lueurs blanches d’un ciel qui veut dire : « Rentre, chien !»

 7h.

Enfin, je me confesse. Depuis mes souvenirs glitchés (ne me jugez pas bande d’hypocrites), je discerne au loin une ronde de 6 ou 7 têtes, les yeux enfoncés dans leur téléphone : « je pensais que c’était openbar », « comment ça y’a la queue, on est que 10000 ! », « pas content :( :( :( :(»…
En proie au bad trip – celui de la consternation, comprenez par là – je préfère ravaler mes sarcasmes pour détourner la tête et m’attendrir sur le spectacle d’une jeune fille en ciré rouge, sautant à pied joint dans une flaque de boue, les cheveux hirsutes, le sourire aux lèvres, les lèvres aux bords des yeux et qui s’exclame « Bonheur ! Bonheur ! Bonheur ! ». Sur ce, je vous laisse apprécier les photos.

(crédits photos et texte © Alice Colas)
Remerciements à Danny Daze, Daniel Avery,  AZF, MCDE, Nathan Melja et à toute l’équipe d’avoir bien voulu poser pour BewareMag. Également merci très beaucoup, très fort, très chaud à l’organisation, l’accueil et à Julia Dousse.

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Alice Colas
Article écrit par :
Après avoir obtenu une licence en arts appliqués et un master en création-conception en communication visuelle, Alice Colas a travaillé en tant que directrice artistique dans les domaines des médias et de la culture. Par la suite, elle est devenue indépendante en tant que free-lance chez BETC. Sa passion réside dans la composition d'images et la création d'identités visuelles. En tant qu'illustratrice, elle aspire à mettre en avant sa créativité et sa technique pour donner vie à vos projets d'identité, de packaging et d'impression. Son objectif est de créer du sens et de l'esthétique en se basant sur l'essence de votre marque. Dotée d'une approche rigoureuse, précise et ponctuelle, elle s'efforcera toujours de répondre au mieux à vos attentes dans les délais les plus adaptés.

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