Interview de LOGO

Image d'avatar de Adrien LemaireAdrien Lemaire - Le 15 mars 2013

Logo Interview Kitsune Paris Magazine

Le groupe Parisien LOGO, révélé en 2010 sur Kitsuné, sort ce mois-ci un nouvel EP sur ce même label. Après un certain nombre de remixes, et leur EP “Give Mo Luv” sorti l’année dernière, le style des deux producteurs continue d’évoluer et de nous surprendre. A l’occasion de cette nouvelle sortie, nous leur avons posé quelques questions pour faire le bilan sur leur parcours, et leurs projets futurs.

 

Bonjour LOGO! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter?

Thomas et Hugues, on s’est rencontré il y a 5 ans, depuis nous sommes amis et nous formons le groupe Logo. Nous avons grandi dans les années 90 à Paris.

 

On vous a découvert sur la compilation Kitsuné 9, avec le morceau “La Vie Moderne”. Comment résumeriez-vous votre parcours depuis?

On n’a pas vraiment de ligne directrice dans notre groupe, c’est pour le meilleur ou pour le pire en fait, on se lasse très rapidement de tout, donc on n’essaye pas d’avoir notre son, notre marque de fabrique, c’est trop contraignant. On regrette un peu ça, mais on y arrive vraiment pas, on est tous les deux comme ça. Donc depuis “La Vie Moderne”, on a surement été beaucoup influencé par les tournées qu’on a fait dans des festivals avec d’autres DJs. Avec le maxi “Jacob&Fabrice”, on a clairement pris cette direction plus BIG ROOM, tant dans la production que dans la composition. Mais un truc se dégage plutôt naturellement, c’est la volonté de garder  nos morceaux très mélodieux, séduisants et fédérateur, quelque chose de positif et sans cynisme aucun.

 

Vous êtes membres de la famille Kitsuné, en quoi est-ce particulier de faire partie de ce label?

On s’est rendu compte de la notoriété de Kitsuné en jouant au Japon en janvier dernier. C’est quelque chose de vraiment très gros pour eux, la musique, les vêtements, les soirée, tout ça est vraiment apprécié. On ne sait pas si c’est vraiment une famille, car les artistes Kitsuné viennent tous de scène différente. Nous, ça nous ne dérange pas, on tient vraiment à faire juste de la musique le plus simplement possible, si la famille aime c’est encore mieux. On discute beaucoup avec notre géniteur, Gildas, qui est beaucoup moins sérieux qu’en photo.

 

Vous avez réalisé de nombreux remixes, en général, quelle est votre approche pour les produire?

Comme pour nos morceaux, on a du mal à appliquer une méthode, à chaque fois on s’éloigne vraiment du morceau original, parce que c’est ce que l’on aime quand on écoute un remix :faire une relecture de l’original. On utilise les parties du morceau qui nous intéresse le plus puis on triture tous nos synthés. Pour le remix de Para One, on a gardé que la voix du chanteur Jaw, et puis on a trouvé cette nappe dissonante et psychédélique, on a construit le morceau autour de ces deux éléments. Pour le remix de Yelle, on a gardé juste un mot et on a refait un morceau autour, c’était comme une réponse au morceau original.

 

Il y a toujours une sorte d’urgence et de tension dans vos titres, comment expliquez-vous cela?

Oui, on adore ça la tension, la frustration, faire durer des moments ou au contraire les faire très courts pour surprendre et ensuite pouvoir amener quelque chose de plus attrayant et fort. Cette idée de contraste, on l’aime beaucoup, pour le remix de Two Doors Cinema Club – Sun par exemple, il y a clairement deux phases qui se répondent: une partie calme et sereine, pour ensuite laisser place à une instrumentation plus démesurée.

 

Votre nouvel EP, “Cardiocleptomania”,  sort le 25 mars prochain. Pouvez-vous nous expliquer l’origine du titre et nous en dire plus sur cet EP?

Les voix dans le morceau nous disent « You can’t steal this heart » et on écoute beaucoup de Cold-Wave ou EBM, dont le morceau Pas de Deux – Cardiocleptomanie. On a juste changé une lettre ,rien de révolutionnaire hein…, mais ça marchait vraiment bien pour le titre de notre morceau. Le morceau est emo-house on va dire, une phase puissante et tendu qui s’alterne avec une phase plus positive, un truc joli. C’est un morceau qu’on a fait en même temps que « Give Mo Luv » avec eLBee BaD.

 

Parmi les remixeurs, on retrouve Para One, que l’on ne présente plus, mais aussi LPZ et 18+. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux producteurs?

Para One nous a fait un superbe remix, de la deep musclée. LPZ, on ne les connait pas très bien, on les a juste découvert avec leur maxi 1983 sur le label Body Work, ils sont d’Amérique du Sud. Ils ont fait un très bon remix avec une basse de charmeur de serpent. 18+, malheureusement on ne les connait pas aussi, on les a découvert avec quelques morceaux sur leur chaine youtube, ils sont assez mystérieux, ils font une sorte de r’n’b grime dépressive.

 

Vous revenez d’une tournée en Australie, comment s’est-elle passée?

On a passé 15 jours en Australie, on a fait cinq villes avec le festival Big Day Out, qui est surtout un festival de Rock. On jouait dans la tente Boiler Room, les autres Djs qui jouaient avec nous font tous partis de cette scène qu’on appelle l’EDM. C’est le nom que donne les américains à la musique électronique pour les mecs sous stéroïdes. A cotés de Djs comme Morgan Page ou Nicky Romero, le public nous regardait comme des mecs qui faisaient de la musique expérimentale parfois. Le fameux phénomène du « Where is the drop, dude ? », on l’a bien subit. Mais les réactions variaient vraiment en fonction des villes, à Sydney ou Melbourne on a eu un superbe accueil. On n’avait jamais joué devant autant de monde et on a vraiment passé des bons moments avec les autres groupes de l’affiche.

 

A propos des lives justement, quels sont vos meilleurs souvenirs? Y a-t-il un endroit où vous rêvez de jouer?

Ce n’était pas un live mais un Dj set, mais au Japon dans le club Vision, on n’a jamais eu un public comme ça, et un soundsystem de cette qualité, c’était vraiment une soirée mémorable. Sinon, on a joué au festival Fantastic à Lille, on jouait en même temps que le premier live de Boys Noize, donc il y avait vraiment peu de monde dans notre salle. On a fait une longue impro avec la 808 et des synthés, une sorte de jam mais séquencé, c’était un super moment. Il y a aussi notre premier live dans un bar à Paris ou on s’est fait viré après trois minutes, notre musique était trop violente selon le propriétaire. On était super vexés, parce qu’on ne la pensait pas du tout violente. En fait, c’est plutôt un mauvais souvenir ça…On aimerait bien jouer en Russie et puis on est encore jamais allé aux Etats-Unis non plus.

 

Quand vous n’êtes pas en train de produire des morceaux, comment occupez-vous votre temps?

On va faire des courses au Simply Market pour préparer le diner, on regarde des séries et on écoute de la musique pour avoir de la conversation avec nos amis que l’on voit le soir.

 

Quels sont vos projets pour la suite? Peut-on s’attendre à de nouveaux remixes ou un album prochainement?

On est sur plein de morceaux en même temps, peut-être un album peut-être d’autres maxis, on ne sait vraiment pas du tout ce qu’on va en faire pour le moment. On est très lent pour produire, tu es toujours tenté de revenir en arrière quand tu fais de la musique sur ordinateur, on essaye toujours un peu tout par tâtonnement.

 

Voulez-vous ajouter quelque chose pour conclure cette interview?

Merci beaucoup Beware. Sinon, on joue à la Vilette Enchantée ce 2 mars. On va essayer de faire un live plus techno, comme c’est à Paris dans notre fief, on va ramener plus de machines. Viens, ça va être rigolo.

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Adrien Lemaire
Article écrit par :
Contributeur musique sur Beware, retrouvez-moi également sur mon blog Do You Like That Song? !

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