Interview de Fernando Volken Togni du Brésil à l’Angleterre

Image d'avatar de FeizaFeiza - Le 8 octobre 2015

monde connecté

“Fernando Volken Togni est un graphiste brésilien vivant à Londres. C’est ce qu’on peut lire dans la première phrase de ta biographie.” Aujourd’hui tu nous présentes la bouteille que tu as créée pour Ballentine’s, une marque de Whisky Ecossais. Brésil, Ecosse… comment as tu réussis à retranscrire ces cultures ?

Avant tout, j’ai du faire quelques recherches sur la culture écossaise. Je savais que les personnes les plus amicales de Grande Bretagne étaient les écossais. Un naturel accueillant que l’on retrouve au Brésil. Pas très utile en soit pour l’élaboration d’une bouteille. Du coup j’ai regardé d’autres éléments communs entre mon pays natif et l’écosse.

Je me suis penché sur la couleur et j’ai d’abord trouvé le bleu, la couleur du calme qu’on peut interpréter de différentes manières. Puis, m’est venu le vert, la nature, prédominante dans les deux pays. Prédominante mais surtout emblématique. A la fois en Ecosse avec ces grandes plaines vertes et au Brésil avec toute cette faune et cette flore. Une nature verte qui, dans les deux cas, fait parti du quotidien de chacun.

 Quand as-tu commencé à travailler dans le graphisme et l’illustration ? Quel a été ton premier job ?

J’ai commencé il y a environ six ans avec Qatar Airways. Ils m’ont contacté et on a rapidement organisé un rendez-vous. J’avoue avoir été surpris car je ne connaissais aucun des clients.

Plus tard, j’ai su qu’il m’avait connu grâce à un poster que j’avais réalisé pour le groupe de rock, « Omega Cold ».

IMG_6394
Fernando met la main à la pâte et nous prépare une Caipiballsao

J’ai remarqué que deux choses sont récurrentes dans ton travail : les formes géométriques et les couleurs primaires.

J’adore observer les petits détails, faire attention à toutes les formes géométriques, et c’est ce que l’on retrouve dans mes compositions alambiquées. Chaque élément que j’utilise est au premier coup d’œil simple. Je pars d’une base carrée, triangulaire ou ronde et je les combine, les coupe, pour obtenir une masse chaotique organisée plus ou moins symétrique. Le but étant que tous se retrouvent dans un espace circulaire, un centre. Comme un contraste j’aime définir une balance entre des formes symétriques et un mélange de ces dernières donnant à voir un résultat vibrant et contrasté avec le  fond pour faire ressortir la forme.

C’est une facette de ta philosophie de vie ?

Je pense que ça reflète la manière dont mon cerveau fonctionne. Je suis un mec assez organisé, j’aime que tout soit structuré.

Je préfère travailler avec une palette de couleurs assez restreinte, en avoir trop ça me perd. Même si j’utilise approximativement toujours les mêmes couleurs (primaires par exemple), j’essaye avant tout qu’elles racontent une histoire différente.

Le fait de se répéter est aussi une manière de créer ta propre identité en tant que graphiste. Elle décrit ce que je suis en tant qu’artiste, mon style, ma culture, mon esprit.

Ces couleurs sont aussi significatives et touchent directement à mes origines que je ne veux pas perdre. Par exemple au Nord du Brésil, à Bahia par exemple les maisons sont toutes très colorées.

static1.squarespace.com

On peut donc dire que ces deux éléments : les formes géométriques et les couleurs primaires s’opposent dans un certain sens. L’un est la recherche de la complexité l’autre de la simplicité. Assez paradoxal non ?

Haha oui c’est vrai. Tout ne peut être lourd et complexe, les éléments doivent aussi être assez légers pour être facilement compréhensible à l’œil. Parce que si tu crées un chaos symétrique et que tu utilises du bleu, couleur du calme, ta création prend une autre tournure, tout est une question de balance, d’égalité.

         Fernando Volken Togni installation

Tu as collaboré avec de grandes marques telles que Audi, Google, Facebook etc..comment fais tu pour créer quelques choses qui reflète ton identité, ton style tout en respectant la leur ?

C’est un réel challenge parce que quand tu travailles pour une marque, c’est ton nom mais aussi le leur qui doit être mis en avant. Il faut avant tout comprendre le client, ce qu’il veut et ne veut pas, ce qu’il veut faire passer comme message, qu’elles sont les contraintes. Il a aussi d’autres facteurs qu’il faut prendre en compte, tel que la compétitivité avec d’autres marques. Dès lors où tu introduis ta vision des choses, il faut d’abord que tu saches qui tu es en tant qu’artiste et quel message tu souhaites transmettre. L’image à un sens et une valeur.

Web

Certains artistes sont influencés par une autre forme d’art que celle qu’ils produisent, qu’en est il pour toi ? Quelle est ta principale source d’inspiration ?

Je pense que c’est la vie quotidienne, comme un film , une balade dans la rue. Je vis à Londres et c’est une ville très stimulante. L’autre jour je passais devant une église et il y avait un de concert de rap dedans. En fait, mon travail se caractérise par la recherche et la retranscription des détails. J’ai toujours été très curieux et je pense qu’aujourd’hui mon travail reflète se trait de caractère. J’observe des choses simples, comme la posture que tu prends pour boire quelque chose. Ce détail, par exemple, pourrait m’inspirer pour un design. Comme je l’ai dit les films ont été une grande source d’inspiration, aussi.

 Mon inspiration et mon travail ne sont pas toujours liés à l’art directement mais plutôt aux détails de la vie quotidienne que j’observe.

illustration cool

Tu nous as parlé de films, peux-tu nous confier un des films qui t’as vraiment inspiré ?

Je dirais “De Grandes Espérances”, c’est une adaptation du roman de Charles Dickens. Le protagoniste est lui aussi un artiste qui a un clairement un autre style de dessin. Je l’ai toujours aimé parce que l’histoire porte sur l’espoir. C’est un élément que je retrouve dans ma propre expérience surtout dans ma vie actuelle, après avoir quitté le Brésil et ouvert la porte à toutes ces opportunités.

Comment définirais tu ton style artistique ?

Je dirais que c’est assez conceptuel, géométrique. Les détails surtout. Je parlais tout à l’heure de masse chaotique symétrique. Je pense que cette définition convient parfaitement à mon travail et ma vision. C’est une composition complexe mais construite sur des éléments simples car je suis un homme simple.

jambe

Un artiste est en constante évolution, comment définirais-tu ton travail aujourd’hui?

Si aujourd’hui je regarde ce que je faisais à mes débuts je serais «  OH MY … ». Je veux dire par la qu’on se développe avec le travail quotidien, d’un point de vue technique évidemment mais aussi par l’expérience, le vécu, les voyages, les rencontres, les lieux où j’ai habité. Tout ça m’a forcément apporté quelque chose.

     maya style

glace illustration  personnage illustraiton

print

SONY DSC  ville

Remerciements à Fernando qui est sans aucun doute le mec plus gentil et adorable mais aussi à toute l’équipe d’organisation qui ont juste géré du feu.

Partagez avec vos amis :)
A voir aussi !
Aakash Nihalani, l’art au bout du rouleau

Aakash Nihalani, l’art au bout du rouleau

Armé de ses rouleaux de ruban adhésif, Aakash Nihalani s’attaque…

19 avril 2024

L’explosion nucléaire du film Oppenheimer recréée par un macro vidéaste

L’explosion nucléaire du film Oppenheimer recréée par un macro vidéaste

Thomas Blanchard, un cinéaste français, a fait de la macro…

19 avril 2024

A la rencontre de MIMOSA

A la rencontre de MIMOSA

Mimosa est un trio composé de Noé Choblet, Théo Diguet…

18 avril 2024

Feiza
Article écrit par :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.