Rencontre avec Seekae: “Jouer en Europe a toujours été un objectif pour nous”

Image d'avatar de Adrien LemaireAdrien Lemaire - Le 30 octobre 2014

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Crédit photo : Antoine Duchamp

Quand on m’a proposé d’interviewer Seekae à l’occasion de leur concert à Paris, je n’ai pas hésité une seconde. Signés sur le label Australien Future Classic (Flume, Flight Facilities, Touch Sensitive et bien d’autres…) le trio a sorti son troisième album il y a environ 1 mois et entame une tournée bien remplie en Europe, puis aux Etats-Unis. Le rendez-vous est pris pour les rencontrer au Point Ephémère (où l’on a déjà interviewé le groupe Isaac Delusion) juste avant leur concert. On les retrouve donc en terrasse, très souriants et détendus.

Salut Seekae! Pour commencer, vous pouvez vous présenter rapidement?

On est Seekae, on est de Sydney, et on fait de la musique électronique. Il y a Alex au chant, John au clavier et à la guitare, et George qui s’occupe des sons électroniques sur ordinateur.

C’est la première fois que vous venez en France? Vous jouiiez hier à Lille c’est ça?

Exactement, hier c’était notre première date de la tournée française, on a joué sur un bateau à Lille, c’était vraiment sympa. Le bateau qui tangue et le lieu a donné une atmosphère particulière.Ce n’est pas la première fois que l’on vient en France, on y avait déjà fait un concert il y a quelques années, mais c’était dans une petite salle. Donc c’est la première fois que l’on fait une vraie tournée en France.

Vous faites beaucoup de dates pour cette tournée, est-ce que vous avez le temps de visiter un peu toutes les villes où vous jouez?

Malheureusement non, c’est assez dur, on est vraiment de passage. Mais cet après-midi, on a pu se promener un peu à Paris, d’ailleurs George a pu acheter une cigarette électronique, on n’a pas ça chez nous, c’est plutôt cool!

Vous avez sorti votre troisième album “The Worry” le mois dernier sur Future Classic. Comment a démarré la collaboration avec eux?

On avait sorti l’album précédent sur un autre label. Sydney est une grande ville, mais en terme de musique électronique c’est un petit milieu. On n’est pas spécialement sociables, mais en faisant de la musique, on a rapidement rencontré du monde, puis les gens de ce label. On a fait une tournée avec eux, ensuite ils nous ont proposé de sortir notre album, ça s’est fait assez naturellement.

Un mois après la sortie, vous êtes satisfaits du retour sur votre album?

Oui bien sur, on a joué devant énormément de personnes, et notre musique atteint de plus en plus de personnes. Pour ça, Future Classic nous a vraiment aidé, ils bossent durs pour faire connaitre leurs artistes. L’influence du label, on ne la réalisait pas forcément avant d’arriver ici, mais ils sont vraiment pros et savent ce qu’ils font.

En commençant à faire de la musique, on ne pensait pas que le fait d’être Australiens nous aiderait autant. On se disait “Merde, on est Australiens, personne ne va écouter notre musique!”. Mais aujourd’hui, c’est vraiment une scène qui se développe et qui est populaire. Hier, dans la salle où on jouait, il y avait le programme des concerts, avec 2 ou 3 mots pour décrire le groupe, du genre, heavy rock, indie pop… Et pour nous, il était écrit “Australian electronic music”. Ce qui peut paraitre étrange, la musique Australienne n’a pas une esthétique uniforme… Mais c’est révélateur d’une transition entre “c’est Australien, je ne peux pas m’identifier à cette musique” à “Oh c’est Australien, c’est cool!”.

En parlant de la popularité de la musique australienne, on pense forcément à Flume, qui a remixé votre titre “Test & Recognize”. Comment cela s’est passé, c’était une initiative du label?

Ca s’est fait vraiment naturellement, ce n’était pas du tout prévu ou forcé. Le label manager a fait écouter à Flume le morceau en voiture, pendant une tournée, il a beaucoup aimé. Il avait quelques jours de repos, il devait s’ennuyer et il a décidé de faire ce remix. Ils nous a juste envoyé un mail pour nous dire “Hey, j’espère que ça vous dérange pas, je vais faire un remix de ce morceau”. D’ailleurs quand on y pense, c’est assez dingue, quand on sait le succès qu’il rencontre, et comme il est occupé. C’était un grand honneur pour nous et c’est un excellent remix.

Est-ce que vous avez prévu de sortir d’autres remixes de vos morceaux?

Pas vraiment, on devrait peut-être y penser…. Il y a eu quelques autres remixes. Il y en aura certainement d’autres pour rendre nos morceaux un peu plus “club friendly”. Mais c’est plus délicat en tant que groupe. Individuellement, on est des producteurs, mais en tant que groupe, on est dans un processus de composition et de songwriting. Il faudrait vraiment que l’on confie les remixes à des producteurs qui nous mettrons tous d’accord.

Vous ne faites d’ailleurs pas de remixes vous-même pour d’autres artistes?

Si, on en a fait quelques uns en fait. Mais les remixes, c’est beaucoup de travail, pour peu de crédit et d’argent. On essaie de minimiser notre travail sur des remixes car on préfère concentrer notre énergie sur des morceaux originaux. Ca nous a déjà pris 2 ans de finaliser notre album! Mais on a récemment fait un remix pour un groupe anglais.

Il y a environ un an, vous aviez sorti un clip pour le morceau “Another”. J’ai vu que vous alliez en tourner un nouveau à Londres, ce sera dans les jours à venir?

Oui, c’est pour le morceau “The Stars Below”. On devait le tourner à Londres, mais finalement ce sera en Bulgarie. Le concept sera guidé par une esthétique, ce sera tourné dans un sauna. On travaille avec le même réalisateur que pour “Another”, Ian Pons Jewell, c’est vraiment cool.

En parlant de vidéo, vous avez publié une vidéo promo pour votre tournée. L’idée était de prendre les pires clichés de chaque pays, c’est ça? Du style David Guetta pour la France.

John a fait cette vidéo, il a étudié la vidéo, il fait des sortes de vidéos avant-gardistes. On ne peut pas parler de promo, c’est une vidéo anti-marketing, le plus bas de gamme et mauvais possible. David Guetta, d’ailleurs, il est populaire en France, les gens l’aiment?

Maintenant plus vraiment si l’on s’intéresse à la musique électronique, c’est assimilé a du son commercial et au mouvement EDM!

Quand est-ce que vous terminez votre tournée?

On va tourner jusque fin Novembre. En Europe, on joue en France, Allemagne, Pays Bas, Suisse… Et après on fait quelques concerts aux Etats-Unis! On sera de retour en Australie pour Décembre et fêter Noël là bas, sous le soleil.

Et donc quels sont vos projets pour la suite?

Plus de concerts! Et produire de la musique. On devrait faire notre album dans notre bus tour. Il y a tout ce qu’il faut avec l’électricité, ça pourrait être notre studio. Dans le prochain album, on pourra entendre le bruit des voitures etc…. En fait, on écrit tout le temps de la musique, pour ne pas nous ennuyer. Quand on commence à travailler sur un album, on a abandonné l’idée de lui donner une esthétique particulière. En faisant ça, on finit généralement par créer l’opposé de ce qui était prévu.

Vous êtes prêts pour le concert de tout à l’heure? 

On a un rituel avant de rentrer sur scène. On s’assoit, on met nos mains ensemble, et dès qu’on fait ça, on sent que le concert sera super, on sent une sorte de lien spirituel entre nous. On vient de finir la tournée australienne, on a beaucoup joué ensemble, donc on est vraiment comme une unité. Et jouer en Europe a toujours été un objectif pour nous, donc c’est très stimulant.

Merci pour votre temps! Un petit mot pour conclure?

Merci à vous, c’était cool de vous rencontrer! On est très content de jouer en France, on adore la scène électronique d’ici. C’est super de pouvoir jouer ici comme on le fait chez nous en Australie, et voir si les gens sont réceptifs à notre musique.

Suite à cette interview, place au live! Après une première partie assurée par Cargo, le trio fait son apparition sur une scène très peu éclairée. Dès les premières secondes, le public se montre réactif. On retrouve avec plaisir les morceaux de leur album: “The Stars Below”, “Another”, “Test & Recognize”… Comme ils nous l’ont dit avant, il y a une bonne cohésion entre eux, et on voit que leur show est rodé. Il se font plaisir en modifiant un peu les morceaux, en les prolongeant, toujours avec la voix de John qui ne peut que séduire.

Après quelques morceaux, John passe à la batterie, et on change radicalement de style. Ils jouent quelques morceaux de leurs albums précédents, uniquement instrumentaux. “This is our last song”. Quoi, déjà?

Finalement ils reviendront en rejouer un autre, mais on reste un peu sur notre faim après une petite heure de concert seulement. Mais vu la qualité de leurs morceaux et le nombre de villes qu’ils visitent pour rencontrer leur public européen et défendre leur album, on les pardonne. Et on espère les revoir très vite.

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Adrien Lemaire
Article écrit par :
Contributeur musique sur Beware, retrouvez-moi également sur mon blog Do You Like That Song? !

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