Zhuxuan He, l’avenir de la mode est en 3D

Image d'avatar de CamilleCamille Martin - Le 4 janvier 2017

Jeune créatrice venue tout droit de Chine, Zhuxuan He vient de finir sa licence de mode en Australie et se singularise déjà par ses créations oniriques en 3D. C’est avec plaisir que Beware l’a contactée pour en savoir davantage sur son parcours et ses ambitions.

Zhuxuan He 

On sait peu de choses sur toi jusqu’à présent. Peux-tu nous rappeler ton parcours et l’origine de ta collection ?

Je suis née en Chine et j’ai déménagé en Australie il y a huit ans. J’ai récemment validé ma licence à l’University of Technology de Sydney, avec les félicitations en Fashion and Textiles Design.

Ma collection explore la manière dont le corps, le vêtement et son environnement sont liés. Pour moi, celui qui porte le vêtement doit lui-même insuffler un mouvement pour le révéler. Je m’inspire du biomorphisme et des techniques de pliage en origami pour créer des formes à la fois sculpturales et articulées. Ces formes s’expriment par couches de tissu reliées les unes aux autres selon une certaine structure. Mon défi est d’exploiter les ressources de la 3ème dimension du corps féminin.

Tes créations sont en relief, en 3D. Pourquoi cet aspect du vêtement est essentiel aujourd’hui ?

Je considère que nous devons prendre conscience de la forme tridimensionnelle de notre corps. Ce que nous mettons ressort en 3D. Cela m’a fait réfléchir à ce qui pouvait se passer si le vêtement était lui aussi en 3D.

Pour moi, la mode, ce n’est pas uniquement des vêtements. C’est en quelque sorte une plateforme pour repousser les limites et challenger notre créativité.
Zhuxuan He

photo mode

Tu prônes une collection expérimentale mais portable par tous. Quel public vises-tu ?

Cette collection est une combinaison entre des vêtements à porter au quotidien et des pièces conceptuelles. Elle ne se limite pas à une certaine tranche d’âge ni à une occasion particulière. Elle s’adresse plus particulièrement à quelqu’un qui veut avoir un style glam.

Tes créations sont oniriques par leurs formes, leurs couleurs, leurs pliages. De quoi t’inspires-tu ?

Je me suis inspirée du travail de l’artiste japonais Tokujin Yoshioka « Honey pop » pour cette collection. Il s’agit d’une chaise faite avec des feuilles de papier cristal entassées et découpées selon des lignes spécifiques de sorte qu’une fois ouverte, une structure en nid d’abeilles se dévoile. La chaise prend sa forme finale une fois une personne assise dessus grâce à la mémoire de forme. J’étais fascinée par ce processus de transformation, du passage de la 2D à la 3D, qui m’a rappelé mon enfance. Je lisais beaucoup de livres animés (livres « pop-up »).

J’ai pris conscience du potentiel de cette technique pour le modélisme et ai essayé d’appliquer cette méthode lors de la création de mon tissu. L’avantage de l’origami dans cette collection est qu’elle permet pour chaque pièce de se refermer en un seul et même morceau, à plat.

La culture orientale m’a non seulement inspirée pour développer cette technique traditionnelle mais elle a aussi façonné ma façon de voir les choses. La garde-robe orientale est différente de l’armoire occidentale. Je me rappelle, petite, ma mère avait une technique pour plier ses vêtements dans sa garde-robe. Cela permettait de gagner tellement d’espace au lieu de les suspendre et les mettre sur cintres.Zhuxuan He, l'avenir de la mode est en 3D 2

Zhuxuan He

Ainsi, mon parcours et ma culture m’ont influencée afin d’avoir une vision différente de la compréhension de l’espace et du corps.

On ressent un fort trait architectural dans ton travail. Est-ce que ta formation à l’University of Technology de Sydney t’a aidée à travailler d’une certaine manière et t’a fait devenir la créatrice que tu es aujourd’hui ?

J’ai réalisé cette collection lors de ma dernière année de licence dans laquelle on passe une année entièrement consacrée à notre projet. C’était l’occasion idéale pour moi de définir mon esthétique, qui je suis et ce qui m’intéresse.

L’entreprise Woolmark m’a sponsorisée tout au long de l’année. Le principal matériau utilisée dans ma collection est la laine. Transformer cette matière première en tissu m’a pris énormément de temps. Pour plus d’efficacité, j’ai donc privilégié une découpe du tissu au laser.

J’ai vécu une belle expérience et reçu de nombreux retours de mes tuteurs qui m’ont aidée à créer ma propre esthétique pour le futur !

 

Zhuxuan He souhaite encore développer ses compétences et poursuivre ses études. Elle espère un jour avoir l’opportunité de présenter son travail en France.

En attendant, on la retrouve sur son site internet (http://www.zhuxuanhe.com) et son Instagram (https://www.instagram.com/zhuxuanhe/)

 

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