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Quand Arte présente le graffiti, entre politique, oppression et résistance

Image d'avatar de Laura PeltierLaura Peltier - Le 13 octobre 2024

Arte nous surprend une fois de plus avec un sujet qui m’a beaucoup touché, dans son émission Tracks. Après avoir exploré le thème de la décomposition urbaine dans Paradis de rouille, la chaîne revient avec un nouvel épisode : Résistance avec la bombe aérosol – Graffiti à Vilnius.

Voir article sur Paradis de rouille :

Cette fois-ci, c’est le graffiti, plus particulièrement sa dimension politique et résistante, qui est la star de la vidéo. Nous plongeons directement au cœur de l’histoire de Dima Bassel, un graffeur lituanien profondément engagé. On a besoin d’un moment de traduction pour comprendre l’impact qui se cache derrière les graffitis de Vilnius. Comprendre que l’art peut devenir une arme contre l’oppression et un soutien visible à l’Ukraine.

Le graffiti comme arme politique

Dima Bassel nous parle de son parcours de graffeur et de son engagement artistique face à la guerre en Ukraine. Il revient sur ses débuts dans le graffiti, lorsqu’à l’âge de 11 ans, alors qu’il n’était encore qu’un enfant, il a été fasciné par un artiste peignant dans une station de métro. Ce moment a marqué le début d’une passion qui ne l’a plus jamais quitté. Une passion qui bientôt le fera s’exprimer.

Graffitis sur mur

Le petit garçon est devenu grand et c’est par ses graffitis qu’il fascine d’autres esprits. Il décide d’utiliser son art comme un outil d’expression politique. Il peint des œuvres qui dénoncent la guerre en Ukraine, apporte son soutien au peuple ukrainien et critique les actions du régime russe. Il ne se contente pas de décorer les murs de Vilnius ; il cherche à provoquer une réflexion et à mobiliser l’opinion publique contre les injustices. On peut y voir là une belle manière d’utiliser sa parole individuelle pour la rendre visible aux collectifs.

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Kim Jong-Un et Poutine sur le même mur ?!

Il y en a qui savent marquer les esprits ! Bassel nous présente une fresque satirique dans laquelle l’artiste, Mindaugas Bonanu, représente Kim Jong-Un portant le masque de Vladimir Poutine. Une sorte de moquerie enfantine qui nous fait passer un message fort. Ce graffiti est emblématique de l’atmosphère de résistance qui imprègne Vilnius. Il s’attaque clairement à l’alliance russo-nord-coréenne dans le cadre de la guerre en Ukraine, et souligne la nature propagandiste et répressive de ces régimes.

Et là, on réalise que les murs de Vilnius ne sont pas juste des supports pour faire de jolis dessins colorés. Non, ils deviennent des lieux de mémoire, des espaces où la résistance s’écrit à la bombe aérosol.

Quand le graffiti se politise

Dima Bassel dit lui-même dans la vidéo : « la guerre a rapproché les graffitis lituaniens. » Ces artistes qui peignaient chacun de leur côté, se retrouvent aujourd’hui unis par une même cause. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’art peut rassembler. Comment un art, une passion, des graffitis peuvent transformer une ville en un espace de dialogue, de contestation. Bien plus que des mots, ils incarnent une pensée.

L’histoire de la Lituanie avec la Russie est longue et compliquée. Nous ne saurons jamais ce que c’est de vivre dans cette oppression mais on peut ressentir, à travers ces œuvres l’angoisse des Lituaniens face à une possible extension du conflit. La peur ne les fait pas taire, bien au contraire, ils répondent par la création et mettent leurs corps au service de leurs opinions. Dire au monde qu’ils ne se laisseront pas faire, que Vilnius, comme l’Ukraine, résistera.

Des œuvres pour demain

Ces graffitis ne sont pas juste des dessins éphémères. Ils vont rester. Ils témoignent et témoigneront de la période que traverse la Lituanie ainsi que de la solidarité qui unit les peuples face à la guerre. ( voir vidéos ci-dessous ) Dima le dit : tant qu’il aura des bombes de peinture, il continuera. Pour lui, c’est plus qu’une passion, c’est un engagement.

Ce qui nous semblerait spontané au premier regard, sont en fait des cris de révolte, des marques de solidarité et, surtout, des héritages pour que les générations futures n’oublient pas. Un peu comme des histoires peintes à même la ville.

Arte TRACKS nous a dévoilé un aspect méconnu du graffiti : son rôle de résistance politique dans un contexte de guerre. Ces graffitis se révèlent être des illustrations d’un puissant mouvement de protestation, de soutien et d’espoir. Dima Bassel et ses confrères ne sont pas seulement des artistes, ce sont des résistants, des porte-voix d’une société qui refuse de sombrer dans la peur et l’indifférence. Et en ces temps incertains, c’est une leçon dont nous avons tous besoin. Leurs voix se feront entendre, nous les entendons.

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Laura Peltier
Article écrit par :
Je m'appelle Laura Peltier, étudiante en art et passionnée par l'écriture. Je cherche à transformer des souvenirs personnels en émotions universelles. Mon art est une quête pour immortaliser l'éphémère, une exploration de la mémoire où chaque toile et chaque mot devient une trace de vie.

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