Depuis 2015, l’artiste visuel Filip Hodas fait de la 3D son terrain de jeu favori en y mêlant références pop culture et mondes imaginaires. L’artiste 3D originaire de Prague en République Tchèque aime bousculer les codes établis en proposant des images qui titillent l’imaginaire commun mais n’y collent pas.
Filip Hodas travaille en freelance, et jongle entre les logiciels Cinema 4D et Octane, qu’il a appris à dompter en 8 ans pour réussir à construire ses mondes imaginaires. Son univers est empreint d’esthétisme mais aussi parfois d’une sorte de réalisme postapocalyptique. Dans sa biographie Behance, l’artiste explique qu’il a obtenu cette expertise grâce à une rigueur quotidienne. Au début de son périple artistique, il s’efforce de produire une œuvre 3D par jour pour développer ses compétences et surtout pousser au maximum les possibilités artistiques.
Une patte artistique diversifiée
Il suffit de regarder son portfolio pour se rendre compte de la large palette dont dispose le tchèque. Lorsqu’il débute, il réalise des formes géométriques aux allures futuristes. Regarder les rendus 3D de Philip Hodas en 2016, c’est se plonger dans le décor d’un film Star Wars évolué. On a l’impression de se balader dans les dédales de l’Etoile noire.
Puis, au fil des exports sur Cinema 4D, Filip Hodas penche vers la création de mondes imaginaires auxquels il intègre des éléments abstraits. Le tout en conservant une pureté, grâce à un style épuré maîtrisé à la perfection. Toujours amoureux des formes, il fusionnera ses tests précédents à ses nouveaux paysages grandioses, très souvent montagneux, pour donner un résultat innovant. Cela donnera par exemple cet immense labyrinthe, posé au beau milieu d’un massif enneigé. En l’observant, on se demande, intrigué, comment cette structure s’est retrouvée ici.
En 2017, il s’essaye aussi à la communication visuelle publicitaire en proposant son travail pour Coca-Cola et Adobe ou encore pour la plateforme d’art digital AvantForm. Dans ces deux projets, il met de côté son amour pour l’abstrait pour mettre en avant les produits des marques. Pour la campagne Coca-Cola / Adobe, il crée une édition japonaise de l’emblématique bouteille de Coca-Cola, qu’il entoure d’objets du monde du sport : gants de boxe, ballon de football, club de golf… Malgré cette commande publicitaire, Filip Hodas ne trahit à aucun moment son style puisqu’on peut remarquer qu’il accorde une place toujours essentielle aux formes géométriques (ex : cercle, bulle..).
Filip Hodas rend hommage à la pop culture à sa manière
Il y a environ deux ans, Filip Hodas décide de réaliser un nouveau virage artistique en prenant comme modèles des figures mythiques de la pop culture. Il commence en imaginant les visages squelettiques des mêmes emblématiques utilisés sur les réseaux sociaux (ex : Troll Face). Cela donne un résultat troublant mais très efficace.
Puis, il poursuit dans cette direction artistique au confluent de la mort en créant les fossiles de certains personnages de cartoon (voir notre article sur “Cartoon Fossils”). Maggie des Simpson, Picsou, Bob l’éponge, tous y passent et sont renommés avec un nom scientifique : « Homunculus Maggus », « Anas Scroogius », « Spongia Bobae ».
Un certain goût pour l’urbex
Ces œuvres qui intègrent des éléments classiques de la pop culture plaisent énormément à son public. Conscient de cet impact, il va décider de garder ces personnages emblématiques de la pop culture et de les immerger dans des paysages et des environnements dont il raffole : les lieux abandonnés.
Lui qui revendique à chaque nouvelle série sa volonté de s’améliorer, va passer un cap en postant sur sa page Behance les séries Pop Culture Dystopia. Dans les trois opus, il met en scène un Happy Meal, Krusty le clown ou encore Olaf de la Reine des Neiges dans des situations post-apocalyptiques.
Il joue avec les proportions du visage de ses modèles pour donner l’impression qu’il s’agit d’infrastructures de parcs d’attraction abandonnées. Filip Hodas rajoute des détails précieux. Il s’emploie par exemple à rajouter des tags, des fêlures ou encore de la saleté sur ces personnages de pop culture pour créer ces situations surréalistes. Il place même ses créations dans des lieux qui rappellent des entrepôts abandonnés, le paradis des fans d’urbex.
À la différence de nombreux artistes visuels, Filip Hodas fait le choix de ne pas se cantonner à une seule direction artistique. Sa force de proposition se situe dans sa capacité à produire des images aussi différentes les unes des autres. Ses visuels empruntent à la fois à la culture populaire qu’à l’esthétique de l’exploration urbaine ou encore à l’art abstrait géométrique. C’est cette polyvalence d’influences et de styles qui passionne aujourd’hui les centaines de milliers de personnes qui suivent son travail sur les réseaux sociaux.
Pour apprécier les œuvres de Filip Hodas, suivez le sur Instagram.