Elisa Barthès - Le 1 juillet 2024Un livre entier ne suffirait pas pour évoquer les très nombreuses activités dans la carrière de Phillipe Druillet. Principalement connu pour ses travaux en tant que dessinateur et scénariste, il a côtoyé en réalité bien plus de secteurs. Ses prises de risque et son identité ont marqué le monde de la fantasy, inspirant derrière lui une génération entière.
Né en 1944 à Toulouse, Philippe Druillet est aujourd’hui un acteur reconnu dans le monde la bande dessinée et de l’illustration. Grâce à sa créativité et son talent, il a créé des œuvres mythiques telles que le héros Lone Sloane ou le magazine Métal Hurlant. Durant sa quarantaine d’années de carrière, il s’est constamment diversifié, s’essayant même à la musique et à la décoration d’intérieur.
Un protagoniste emblématique dans le monde de la BD
Briser les codes de la bande dessinée
Phillipe Druillet se lance dans la bande dessinée en 1965, avec la parution de l’album Le mystère des Abîmes. Son héros principal est Lone Sloane, un humanoïde cosmique aux yeux rouges, qui deviendra mythique quelques années plus tard. Le dessinateur entre 4 ans plus tard au journal Pilote, pour lequel il travaille pendant 2 ans. Il affirme réellement son style en 1972 avec la parution des Six Voyages, où l’on retrouve Lone Sloane, en brisant les cadres traditionnels de la bande dessinée. Par la suite, viennent les albums Delirius, Yragaël et Urm le fou, marquant une nouvelle forme d’innovation : pour la première fois dans le monde de la BD, les coloristes et lettreurs sont crédités. Comme il n’y en a jamais deux sans trois, il fait nouveau coup de tonnerre en 1973, en devenant précurseur d’une nouvelle forme de récit. Il sort l’album Vuzz, qui en plus d’être la première bande dessinée sans texte, se base sur l’instant vécu plutôt que sur un scénario structuré.
Au delà du dessin
En 1974, Phillipe Druillet s’aventure encore plus loin, en fondant sa maison d’édition intitulée Les Humanoïdes Associés. La même année, il créé la revue Métal Hurlant, en collaboration avec les dessinateurs Jean-Pierre Dionnet, Lajos Farkas et Moebius. Ce magazine est le tout premier dédié à la science-fiction dans les bandes dessinées.
Un artiste présent sur tous les fronts
En plus de ses travaux à succès dans l’illustration, Phillipe Druillet exprime sa créativité à travers différents médiums, et projets. En 1976, il sort un Opéra Rock post atomique intitulé La Nuit, en hommage à se femme disparue. Cet album est désormais culte dans le monde du Hard Rock. La même année, il se lance dans la création de machines et de décors pour le film The Sorcerer de William Friedkin. Il reste tout de même proche de la bande dessinée en réalisant des illustrations de sciences fictions, et des affiches de films. En 1969, il créé celles des films de Jean Rollin : Le Viol du vampire, La Vampire nue et Le Frisson des vampires. Il s’essaye également aux couvertures de magazine, aux illustrations de luxe, aux campagnes publicitaires et aux sérigraphies. Il fait à plusieurs reprises de la réalisation, dont le court métrage adapté de La Nuit pour France 3 et le clip Excalibur de William Sheller pour Phonogram en 1990. En 1985, il reçoit une commande officielle du ministère de la Culture : il est chargé de rénover et repenser l’architecture de la station de métro Porte de la Villette. Nombreux sont les autres projets et réussites de Phillipe Druillet, laissant derrière lui l’image d’un artiste complet.
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