zephyralphonse

ZéphyrAlphonse, écrire pour les astres

Image d'avatar de Zoë Montillet NodeZoë Montillet Node - Le 17 octobre 2024

La photographie est un portrait de l'artiste
@OpaliteMusic

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Sahra, j’ai 25 ans, je suis autrice-compositrice-interprète, et j’ai monté en  2021 le groupe Zéphyr Alphonse. Je travaille avec Axel aux claviers qui compose tout ; et sur  scène, il y aussi Léo à la basse. 

D’où te vient ta passion pour la musique ?

Ma passion pour la musique… J’ai fait du conservatoire quand j’étais petite et j’aimais  beaucoup l’orchestre. Mais ça demandait tellement de travail ! Ça m’a rebuté un temps. Je ne  me sentais pas à la hauteur. Mais j’aimais vraiment ça. 

J’ai aussi toujours été fascinée par les interprètes. Ma passion pour la musique c’est bien sûr une histoire de suites d’accords et de textes bouleversants, mais ça va au-delà. C’est un  mélange de tout un tas de facteurs qui créent une expérience incroyable. Ça va de ce qui me  plaît à l’oreille, à ma fascination pour certain.e. s interprètes, jusqu’à la mode et à tout ce qui se  crée autour des différentes esthétiques. 

Comment as-tu construit ton identité musicale ?

Ça, ce n’était pas évident. Déjà, je savais que ma musique s’articulerait autour de mes  textes, parce que c’est comme ça que j’ai commencé. Donc voilà, ça a été mon point de départ.  Quand j’ai rencontré Axel, ça m’a vraiment beaucoup touchée parce qu’il m’a dit qu’il voulait composer pour moi en se mettant « au service de mes textes ».  

C’est pour ça qu’on s’autorise toutes les sonorités et influences, en fonction de mes  paroles, et mes paroles elles-mêmes découlant de mes états d’esprit, disons que la vie nous dicte  un peu quoi composer. 

La variété française et les synthés sont nos bases, mais d’années en années, on se sent  plus à l’aise et on s’autorise de plus en plus de choses. C’est encore en construction mais ça  m’excite. J’ai hâte de continuer à explorer encore !

Quelles ont été tes principales évolutions ?

Alors ahah, quand je pense au début ça me fait sourire. J’ai fait plein de tentatives pour  me trouver et comprendre comment on fait de la musique. À un moment, j’écrivais juste  n’importe quoi pour m’entraîner à inventer mes propres mélodies et rythmiques. Et puis, je  crois que j’ai commencé à comprendre quelques trucs. J’ai d’abord travaillé avec des  beatmakers, en me focalisant sur mon écriture et en essayant de trouver des refrains entraînants.  Jusqu’à trouver mes musiciens. Axel au piano et aux claviers, Antoine à la batterie, puis Léo à  la basse. C’est vraiment avec eux que j’ai développé ma musicalité et ma voix. Et à partir de là,  j’ai pris un plaisir fou à faire de la musique. 

J’ai un peu l’impression que j’arrive au bout du processus laborieux d’apprentissage des  bases, et que je peux enfin commencer à m’amuser en écrivant et en composant des choses plus  complexes, à expérimenter, à inventer ; à créer pour de vrai en fait.

Quelles sont tes principales inspirations ?

Je m’inspire de beaucoup de choses. Naturellement, la variété française est l’une de mes  principales inspirations. Des chanteurs et chanteuses comme Daniel Balavoine, Charles  Aznavour, Barbara, Edith Piaf et Jacques Brel m’inspirent particulièrement. Je m’inspire aussi  beaucoup du rock. Notamment le punk londonien des 70s. Et dans les musiques actuelles, des  stars iconiques comme Billie Eilish et Rosalia ne me laissent clairement pas indifférente ahah !

Quels sont tes dispositifs d’écriture ? Les lieux où tu aimes bien écrire ?

J’écris mes chansons le plus souvent sur mon téléphone. Comme beaucoup, j’aime bien  l’immédiateté du téléphone. C’est tellement pratique. L’idée arrive, le téléphone est à portée de  main, plus qu’à ouvrir une page notes, et voilà.  

Je n’ai pas de lieux où j’aime particulièrement écrire parce que je ne choisis pas  particulièrement quand j’écris. Souvent, un texte s’impose, et ça peut vraiment arriver  n’importe quand.  

Je ne cherche pas à écrire. C’est justement pour ça que j’y prends du plaisir. Mes mots  me viennent quand ils le veulent et, les aimant, j’essaye toujours de me rendre disponible pour  eux.

Comment a lieu ton processus d’écriture ?

Comme je le disais un peu tout à l’heure, mon processus d’écriture est assez simple. Les  textes s’imposent à moi. La nécessité d’écrire se fait sentir et je prends beaucoup de plaisir à le  faire. J’écris à n’importe quelle heure, n’importe où. Il m’arrive même d’écrire en marchant.  Souvent, une idée prend la forme d’une première phrase et le reste vient tout seul.  

Il y a des périodes où j’écris abondamment, et d’autres où je n’écris rien. Je ne considère  pas ça comme un syndrome de la page blanche ou comme un manque d’inspiration, je me dis  juste que je dois focaliser mon attention sur autre chose pour le moment, lever la tête et regarder autour de moi. J’aime autant contempler qu’écrire, donc ça va.

La photographie est une prise de vue portrait de l'artiste en concert.
@Océane Alcon

Est-ce-que tu fais toi-même tes prods ?

C’est Axel qui compose l’intégralité des suites d’accords du groupe. Ensuite, on s’en  sert comme base pour en faire des versions live avec des instrumentistes, comme avec Léo à la  basse. À partir de mon chant et de ses suites d’accords, on construit ensuite les prods ensemble.

Quelle est la musique que tu as préféré écrire ? Pourquoi ?

Ahah, j’ai écrit beaucoup de chansons, vraiment beaucoup ! C’est difficile de choisir. Surtout que mes préférées sont plus récentes donc elles ne vont pas sortir tout de suite. Mais  sur les plateformes, il y a deux chansons  : J’ai peur et La lune ; et bientôt, Théia (La lune 2).  

Théia, c’est un corps céleste qui, selon une théorie scientifique largement acceptée, aurait percuté la Terre il y a 4,5 millions d’années, et on pense que ce sont les débris de cette  collision qui auraient formé la Lune.  

J’ai bien aimé écrire cette chanson parce que c’est une conversation entre Théia et moi où Théia me rassure.  

C’est quelque chose que j’aime de plus en plus faire des chansons-conversations, avec moi-même, avec d’autres personnes, avec des entités, ou même imaginer des gens parler entre  elleux. J’aime bien ce genre de concept parce que ça ajoute une dimension à la fois réaliste et  théâtrale que je trouve agréable à interpréter.

Quels sont les projets phares ou les dates clés de l’année?

Plusieurs choses. Déjà, je vais remettre sur les plateformes mon tout premier EP  J’inspiration que j’ai sorti en 2019 sous le nom de Sahara, composé par le beatmaker Maxp  (Maxime Pelletier). Il n’était plus sur les plateformes parce que je n’avais pas relancé mon  abonnement à l’époque. Je n’arrivais plus à mettre la main sur un des sons, mais je viens de le J’ai vraiment commencé à me trouver avec cet EP, et c’est aussi ce projet que j’ai envoyé  à Axel et qui lui a donné envie de travailler avec moi. Ça a été le coup de foudre, et 5 ans plus  tard… Nous sommes un binôme et nous sortons bientôt notre premier EP ensemble, début 2025.

Quelles ont été tes inspirations pour ton nouvel EP ?

Pour l’EP qui arrive, les sonorités tournent autour de la techno, de l’électro et du rock,  et j’ai bien l’impression que la thématique concerne ce que j’appelle « l’amour 16-21 », c’est à-dire pas l’amour. En tout cas, chez moi, c’est plutôt la découverte de la douleur et de  l’obsession qui m’ont conduite à comprendre que l’amour ne peut pas être ça.  

Cela dit, pour pouvoir tourner la page, il fallait encore que je l’écrive n’est-ce pas ? Après avoir appris l’amour qui ouvre les plaies, j’ai maintenant envie d’apprendre l’amour qui  les panse. Mais pour ça, il fallait que je clôture le premier chapitre, et cet EP me sert à ça. 

As-tu d’autres pratiques artistiques ?

Je chante, je danse, et j’écris. Je me lance enfin en littérature. Cette année, j’ai écrit un  premier roman que j’espère réussir à faire éditer dans les années à venir. Je continue de me  familiariser doucement avec cette nouvelle façon d’écrire, très différente de l’écriture de  chansons qui, chez moi, est rapide et brute.  

Ces longs chantiers qui s’étendent sur des mois et sur des années m’excitent ! D’envisager de créer des œuvres qui demandent beaucoup de temps et de persévérance est une  perspective qui m’emballe. Et puis, inventer des histoires, c’est magique. 

As-tu une anecdote à nous partager ?

Le Zéphyr dans Zéphyr Alphonse, c’est le prénom d’un garçon avec qui j’étais au lycée  à qui je crois n’avoir jamais vraiment parlé. Je trouvais son prénom magnifique ! Et même si  j’aime beaucoup le mien, le sien me donnait aussi envie, et j’y pensais souvent. En plus, le  zéphyr est un vent d’ouest, et je vis à Nantes ; et j’aime beaucoup ma ville.  

Je ne pense pas qu’il sache que notre nom de scène vient de son prénom, ou peut-être  qu’il le sait, je ne sais pas. En tout cas, je trouve vraiment son prénom stylé, et je suis ravie d’en  avoir fait un peu le mien aussi.

La photographie est une photo de groupe de ZephyrAlphonse.

Pour suivre l’artiste, ça se passe ici : https://www.instagram.com/zephyralphonse

Partagez avec vos amis :)
Tags en rapport :
A voir aussi !
Quand Arte présente le graffiti, entre politique, oppression et résistance

Quand Arte présente le graffiti, entre politique, oppression et résistance

Arte nous surprend une fois de plus avec un sujet…

13 octobre 2024

Raquel Aparicio illustre en douceur

Raquel Aparicio illustre en douceur

Les illustrations de Raquel Aparicio ne sont pas exclusivement réservées…

4 octobre 2024

Les coulisses du travail de Yoann Bac

Les coulisses du travail de Yoann Bac

Peux-tu faire une courte présentation de toi-même? Je m’appelle Yoann…

2 octobre 2024

Zoë Montillet Node
Article écrit par :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.