Les propriétaires de l’immeuble de la salle de spectacle ont été reconnus comme les propriétaires légitimes de la porte sur laquelle figure une œuvre de Banksy.
La ville de Paris conteste la décision d’attribuer l’œuvre à des particuliers. C’est en 2018, lors de son passage à Paris que Banksy avait réalisé cet hommage, aujourd’hui objet de toutes les convoitises, représentant une jeune fille qui pleure sur la porte d’issue de secours du Bataclan à Paris.
Une porte volée, puis retrouvée
Au cours d’une nuit de janvier 2019, trois individus parviennent à s’emparer de la porte à l’aide d’une disqueuse. Ce n’est qu’un an et demi plus tard que les autorités retrouvent le précieux hommage en Italie. Mais à qui appartient désormais cet objet de mémoire offert par Banksy à la France ? C’est l’épineuse question à laquelle deux camps sont persuadés d’apporter une réponse : les propriétaires de l’immeuble et la mairie de Paris.
Le litige entre particuliers et la mairie de Paris
La mairie de Paris argumentait en proposant d’intégrer la porte au sein d’un musée érigé en l’honneur des victimes des attentats. Mais les propriétaires de l’immeuble ayant obtenu gain de cause, il leur appartient maintenant de mettre l’œuvre de Banksy à l’abri de nouvelles tentatives de vol. Ces derniers pourraient aussi se décider, avec plus de cynisme, à simplement vendre l’œuvre dont la valeur serait estimée aux environs du million d’euros compte tenu de la notoriété de l’artiste.
Banksy, le débat des œuvres éphémères
En 2020, l’artiste anonyme avait réalisé des graffitis encourageant les usagers à respecter les gestes barrières contre le Covid dans le métro londonien. Alors que certaines voix se faisaient entendre sur la conservation possible à des fins touristiques de ces œuvres, la compagnie de gestion des transports de Londres TFL avait décidé de les effacer, considérant cela comme des dégradations tout en remerciant Banksy pour la qualité de son travail.
Un paradoxe existe encore entre la reconnaissance et l’interdiction de la part des villes vis-à-vis des artistes de rue. En effet, malgré l’organisation d’une multitude de parcours sur les traces du street art, l’interdiction demeure la règle officielle. Cette règle semble bien absurde dans ce cas, la mairie et les particuliers étant bien moins enthousiastes à l’idée de se séparer de l’hommage rendu par l’artiste britannique aux victimes du 13 novembre 2015 du fait de leur conscience de la valeur sentimentale et surtout matérielle d’une telle œuvre.
Et Banksy dans tout cela ? Bloqué par son anonymat, il ne peut que réagir par Instagram ou devra finir par révéler son identité.