Brian Blomerth est un musicien, illustrateur et auto proclamé “Strip-teaseur” de bande dessinée basé à Brooklyn. Vétéran de la scène musicale underground, Blomerth a illustré de nombreuses couvertures d’albums, et publie régulièrement ses bandes dessinées irrévérencieuses dans des magazines et a même publié plusieurs ouvrages !
Dans son travail, l’illustrateur et dessinateur Brian Blomerth suit la philosophie «être le changement que vous voulez voir dans le monde ». Il a dit un jour qu’il avait toujours prié pour trouver un guide d’utilisateur pour télécopieur, et en conséquence, il a créé le sien, mais pour une technologie que nous connaissons probablement un peu plus. “L’iPhone 64 (A User Guide) est un petit livret qui présente d’une part des idées hypothétiques et stupides sur l’orientation future de la société Apple Computer et d’autre part un guide des médicaments.
La bande dessinée de Blomerth est une interprétation psychédélique d’un guide d’utilisateur. La technique de Brian pour la publication a été créée en «dessinant directement à l’encre avec un stylo Rapidograph et une combinaison colorée de Photoshop / transparents et d’encre Sumi ». La combinaison crée une impression de risographie pas comme les autres, un mélange de texture et de motifs qui mixent vintage et futurisme.
Artiste touche à tout, Brian Blomerth sublime depuis plus de dix ans, la violence, le sexe et les questions de société à travers une imagerie de bande dessinée au style granuleux et intemporel. Le point d’acmé de son art est cristallisé par la publication de son œuvre “A Bicycle Day”. Il s’agit d’un compte rendu historique des événements du 19 avril 1943, lorsque le chimiste suisse Albert Hofmann a ingéré une dose expérimentale d’une nouvelle molécule connue sous le nom d’acide lysergique diéthylamide et s’est lancé dans le premier voyage acide au monde. Présentant une introduction d’un ethnopharmacologue renommé, Dennis McKenna, le livre de Brian Blomerth combine une histoire vraie extraordinaire racontée en détails journalistiques avec le style comix de Technicolor qui témoigne de l’expansion de l’esprit et d’une histoire visuelle incroyablement originale.
Brian Blomerth a souvent fait l’objet de critique pour le zoomorphisme systématique utilisé dans son œuvre. Ses amis l’ont beaucoup incité à produire une imagerie différente, faite d’êtres humains pour échapper aux débats sur la sensibilité animale, sur la conscience animale, le retrait des fourrures et autres débats sur la cause animale. Des couvertures d’album aux illustrations, il s’agit d’un aspect de son travail sur lequel Blomerth ne transige pas. Hanté par les images des mascottes de ses équipes de sport préférées et par les publicités type Orangina, Blomerth défend ses personnages-animaux car ils permettent une distance avec les sujets traités et un détachement de la réalité. Ce parti pris a vivement inspiré des artistes outre-atlantique comme Anouk Ricard.
Blomerth est un artiste touche à tout qui n’hésite pas, à la manière de Duchamp, à effacer la ligne entre sa vie et son œuvre. Il y a quelques années, il a commercialisé des liquides pour vapotage afin d’appuyer la publication d’une bande dessinée sur la cigarette électronique. Cela fait écho à son expérience de cobaye dans une étude sur le tabagisme effectuée à Baltimore quelques années auparavant. Cette façon de mêler sa vie et son art est propre aux plus grands artistes contemporains. Blomerth se place comme une figure aux multiples facettes. Entre le grotesque de Divine et l’implication d’un Warhol, Brian Blomerth échappe à toutes les tentatives de cloisonnement.
Si vous avez apprécié le travail psychédélique de Brian Blomerth (voir son site), nous vous proposons de découvrir l’œuvre non moins folle de l’artiste Sangho Bang.