Au coeur de la nuit, les mélodies de Camp Claude résonnent sous la verrière de l’Hôtel du Palais de Biarritz. Diane Sagnier, Mike Giffts et Léo Hellden nous proposent une performance unique sublimée par une scénographie contemplative.
Votre premier album intitulé Swimming Lessons est sorti en 2016. Que s’est-il passé pour Camp Claude au cours de ces deux dernières années ?
Diane : Suite à la sortie du premier album, nous avons donné une série de concerts, ce qui était une belle expérience. Finalement, Swimming Lessons était terminé depuis plusieurs années, ce qui nous a laissé un peu de temps pour entreprendre la composition de nouveaux morceaux. Le second album sortira au cours de ces prochains mois. Désormais, nous serons accompagnés d’une batteuse dans le but de donner une certaine impulsion à nos performances.
Photographe, vidéaste et chanteuse. Dans quelles conditions as-tu découvert ces disciplines ?
Diane : Enfant, je tuais le temps en dessinant et en apprenant les paroles de certaines musiques. J’ai commencé à produire des accords de guitare et naturellement, ma voix venait superposer ces sonorités. Adolescente, j’ai découvert l’univers de la photographie, je capturais tout ce qui m’entourait. Après la photographie, le montage est survenu ce qui me permettait d’expérimenter en permanence. La production me permettait de combattre cet ennui que nous ressentons parfois. Au cours de ma terminale, je me renseignais sur les parcours classiques comme les écoles ou facultés en me disant « I’m gonna kill myself ». Je suis finalement diplômée des Gobelins.
L’univers graphique de Camp Claude provient de ton imagination. Avais-tu une idée précise de la direction artistique et de l’impulsion que tu voulais donner au projet ?
Diane : J’ai rencontré les membres du groupe en réalisant des vidéos pour Tristesse Contemporaine. Les montages prenaient du temps, nous les produisions à la maison. Un jour, Mike a découvert une guitare dans un coin et il a visionné des vidéos de moi en train de jouer. Je suis passée au studio situé à Gallieni puis nous avons commencé à nous voir plusieurs fois par semaine. Nous avons composé des morceaux naturellement, je ne savais pas ce que nous allions en faire. Je me laissais porter, tout simplement. Nous avons décidé de poster nos premiers morceaux sur une plateforme et tout a commencé de manière imprévue et spontanée.
Que souhaitiez-vous véhiculer comme émotions à travers vos compositions ?
Diane : Justement rien en particulier comme tout était nouveau et imprévu. Les garçons avaient une base de morceaux que nous avons repris et arrangé. Nous conservions ce qui sonnait bien, nous abandonnions le reste. Je voulais arrêter de composer le temps que je ne rencontrerais pas les bonnes personnes pour réellement me lancer. J’avais besoin de cette impulsion pour nourrir une certaine créativité. À la fois mélancolique et étrange, Camp Claude est un projet vaste et libérateur.
Récemment, nous avons découvert le titre New Zealand, un titre contemplatif voire vaporeux. Comment s’est déroulée l’expérience des Récréations Sonores ?
Diane : Ce qui est improbable c’est que nous avions composé ce morceau en 2013 pour finalement l’abandonner. À l’époque, nous ne le trouvions pas suffisamment impactant mais je suis ravie de pouvoir le présenter sous une autre forme. New Zealand incarne un beau souvenir. Le concept des « récréations sonores » est novateur, nous devons simplement soumettre une recommandation accompagnée d’une démo. Ce sont de réelles interactions avec les internautes nous entendions « À vous les internautes ». Nous avons sélectionné plusieurs morceaux de plusieurs compositions dans le but de créer le New Zealand actuel.
https://www.youtube.com/watch?v=t4-fouj-owc
Crédits photos: Jon Sanchez