Leather Terror est le nouvel album hybride, entre synthwave et métal, de l’artiste français Carpenter Brut sorti ce 1er avril 2022.
À l’image d’un autre célèbre duo d’électro français aimant cultiver le mystère, Carpenter Brut est peu présent dans la sphère médiatique mais n’en reste pas moins réputé dans le milieu underground électro. Son nouvel album, Leather Terror, entremêlant synthwave et métal, a été entièrement réalisé par plugs sur ordinateur, sans synthé analogique ni guitare et peu de chant. Peut-être l’occasion d’oser s’ouvrir un peu plus à ce genre qui gagne à être connu.
Carpenter Brut, artiste phare de la synthwave française
Carpenter Brut, de son vrai nom Franck Hueso, est un artiste français dont la musique oscille entre électro et métal. Après avoir exercé le métier d’ingénieur du son pendant une vingtaine d’année pour plusieurs groupes de métal français comme Deathspell Omega, Hacride ou Klone, il se lance dans l’électro en raison de son désir d’une écriture solitaire plutôt que collective. Désireux d’indépendance, il choisit d’être autoproduit par le label No Quarter Prod. En 2012, son premier projet se concrétise avec la sortie du premier EP d’une trilogie dont le dernier sera dévoilé en 2015 (EP I, EP II et EP III).
Fortement influencé par la synthwave, nombre de ses morceaux se classent dans le sous-genre darksynth. La synthwave, ou retrowave, est un genre musical et artistique apparu au début des années 2010. Elle puise principalement son inspiration dans la musique (notamment de la new wave) et le cinéma (séries B, films de science-fiction…) des années 1980. Principalement instrumental, les éléments sonores mêlent souvent la batterie électronique et les basses du synthétiseur analogique caractéristiques de l’univers des années 80′ avec les lignes de basses side-chain de la musique électro actuelle.
Si les références dans les morceaux de Carpenter Brut sont nombreuses, rendant sa musique presque intellectuelle, elle est avant tout une expérience. Nul doute que le métal et l’électro ne fassent pas l’unanimité auprès de tous mais il serait dommage de ne pas se saisir de la musique de Carpenter Brut pour s’y initier, et plus particulièrement de ses lives.
Ce n’est sûrement pas un hasard que son premier album CARPENTERBRUTLIVE, sorti en 2017, soit une compilation de lives (accompagnés de 4 titres inédits). Les concerts de cet artiste français sont une entrée progressive idéale dans cet univers niche mais qui mérite d’être plus connu. Il sera d’ailleurs aux Francofolies de cette année, l’occasion rêvée de le découvrir en live.
Leather Terror, deuxième album d’une trilogie
Loin d’être une simple succession de morceaux plus ou moins reliés entre eux, Leather Terror est l’équivalent du deuxième volet de la trilogie d’une bande-originale d’un film d’horreur fictif dont le début a été raconté dans Leather Teeth, son premier album sorti en 2018. Écouter cet album sans en connaitre sa construction, c’est comme assister à festival de métal sans bière (par exemple le Motocultor Festival), l’expérience est tristement incomplète.
Cette histoire, c’est celle d’un certain Bret Halford, un loser un peu timide qui plus jeune, en 1987, était harcelé par les populaires footballeurs américains de son lycée. Après que Kendra, une cheerleader en couple avec l’un de ses tyrans, l’ait éconduit, il tente de concocter une potion qui le rendrait irrésistible. Malheureusement celle-ci a pour effet de le défigurer entièrement. Il prend alors la décision de se tourner vers la musique et de devenir un rock star dans le but que Kendra change d’avis.
Dans Leather Terror, gravement impacté par le harcèlement subie dans trois ans plus tôt, Bret est devenu un serial killer insensible et sanguinaire addict à tout un tas de substances. Paré d’un pantalon de cuir et d’un manteau clouté, il n’a qu’un objectif : se venger. Cette importance donnée à la narration se retrouve jusqu’à la mise en scène dans les clips de fragments de cette histoire comme pour celui de “The Widow Maker“.
À la croisée des films Cry Baby, Scream ou Scary Movie, l’univers proposé par Carpenter Brut est emprunt de références aux séries B. Répondant à tous les codes de ces parodies satiriques, cet album s’inscrit dans le côté pan dark d’une tendance revival 80-90’s qui satisfera les nostalgiques.
Avec une intro digne des plus grands blockbusters américains (Opening Title), l’album propose 12 morceaux bien plus dark, plus massifs et plus directs que son prédécesseur. Avec un style proche des années 1990, il associe synthwave, métal, pop presque disco (comme pour The Widow Maker ou Lipstick Masquerade qui dénote du reste de l’album) et électro avec un beat et une boucle au crescendo progressif (par exemple les morceaux Day Stalker et Night Prowler). Entièrement réalisé par plugs sur ordinateur sans synthé analogique ni guitare et peu de chant, Leather Terror est à coup sûr un album qui va bousculer vos habitudes.
Retrouvez l’actualité de Carpenter Brut sur son instagram.