Eduardo Souto de Moura (1952) est un architecte portugais, l’essentiel de son travail s’oriente la notion de mur qui est, pour lui, l’élément central de n’importe quelle architecture. Il utilise des matériaux avant tout minéraux (le marbre, le granit ou le béton) pour son architecture. On note le musée Paula Rêgo (Cascais, Portugal) qui marque son originalité de part ces pyramides de ciment rouge.
Il fut récompensé du prix Pritzker en 2011.
Il réalisa en 2013 le centre culturel de Viana do Castelo (Viana do Castelo, Portugal). Il est intéressant de constater que dès le premier coup d’œil, on remarque une
ressemblance avec le centre Georges Pompidou. La machinerie et les tuyaux enclavent le bâtiment et permettent de libérer 8700 m2 d’équipements sportifs et culturels.
Contrairement, à la plupart de ses projets, celui-ci n’utilise pas la pierre mais le métal (aluminium) et le concept de transparence.
Eduardo Souto de Moura est un homme qui travaille avec le site et destine son architecture à créer des liens avec le paysage. Certains diront « fuck the context » (cf. Rem Koolhaas) mais Souto de Moura préfère créer une harmonie aussi bien avec le contexte qu’avec les matériaux. C’est cela qui est intéressant dans ce projet de Viana do Castelo ; le projet a été inséré dans une zone verte dans laquelle il injecte une place arborée avec des allées qui marquent les entrées. De plus, ce bâtiment donne sur la mer ; il agira de telle sorte que la mer sera encore visible dans l’entrée. Malgré une allure de boîte à sardine, la transparence sera capable de le rendre aussi léger que possible par rapport aux autres bâtiments.
L’intérieur accueille une immense salle multifonctions installée en sous-sol pour un bâtiment sur trois niveaux. Cette salle est entièrement composée de bois.
Ne pouvons-nous pas définir ce bâtiment comme un élément issu du mouvement high-tech ? A comparer avec les bâtiments de Renzo Piano ou de Norman Foster.
Il est d’ailleurs intéressant de savoir que l’architecte s’est inspiré du navire Gil Eanes, ancré non loin, pour concevoir ce pavillon. Ainsi, doit-on revenir au livre Vers une architecture (1923, Le Corbusier) qui nous disait de concevoir grâce à l’ingénierie et la technique (par exemple, l’architecture navale) ?
Credits photos © Joao Morgado