Qui ne rêverait pas de porter la toile qui a recouvert un des monuments historiques les plus connus ?
Il aura fallu produire 25 000 m2 de tissu pour couvrir l’Arc de Triomphe pendant 16 jours. Un collectif de marques locales veut en profiter pour promouvoir l’upcylcing à la française.
Produire pour recycler
L’Arc de triomphe se pare jusqu’au 3 octobre d’une couverture argentée aux reflets bleus, pensée pour vivre et évoluer avec la météo. Une véritable “robe couleur de lune” qui ferait pâlir les couturiers du Peau d’Âne de Jacques Demy.
C’est en Allemagne qu’ont été fabriquées les longueurs de polypropylène destinées à l’emballage du monument. Et l’intégralité devrait y retourner à la fin de l’événement, afin être transformée en billes de plastiques destinées au revêtement de terrains de sport. C’est donc un cycle rapide qui est promis à ces 25 000 m2 de tissu, exposés un temps avant d’être re-transformés.
Upcycler et reporter
Le polypropylène est une matière particulièrement résistante, et la toile particulière du Cristo et Jeanne-Claude est également épaisse et rigide. Pourtant, elle inspire Guillaume Gibault, fondateur de la marque française Le Slip Français.
Notre idée de leur proposer d’autres pistes d’upcycling pour des usages créatifs et utiles me semble franchement bonne et il ne faut rien lâcher pour rentrer en contact avec eux. En vrai ne rien lâcher pour voir une belle idée se réaliser me semble même être le cœur de la démarche de Christo et Jeanne-Claude ! Ils seraient fiers de nous.
Guillaume Gibault, sur Instagram
Il s’entoure alors d’autres maisons qui prônent la mode responsable et l’upcycling, soit une revalorisation des matières à intégrer, sans grandes transformations, à de nouveaux produits. Parmi elles, la marque de jeans “made in France” 1083, qui annonce la création du hashtag #Upwrapping, jeu de mots entre “upcycling” et “wrapping” (empaquetage, NDLR). Autre présence notable, celle de La Caserne, qui vient d’ouvrir ses portes.
Depuis, les créateurs essaient de joindre la Fondation Christo et Jeanne-Claude, pour tenter d’organiser la récupération de tout ou partie de la toile argentée. En attendant de savoir s’ils réussiront à convaincre, ils ont le mérite de poser la question de l’impact écologique et de la place d’alternatives innovantes dans l’organisation d’aussi grandes œuvres.