Aimy Guez - Le 11 février 2019Fort du succès de sa série Plant Power sortie fin 2018, l’illustrateur qui a eu plusieurs vies impose avec succès son style coloré.
En trois ans à peine, Design Lad aka Matt Wood, est parvenu à se faire une place dans le milieu sélectif de l’illustration et de l’animation 3D. Depuis sa collaboration avec l’agence artistique Jelly London, il enchaine les contrats avec de grandes marques comme Sony Music, Red Bull, BBC, Wired, Adidas ou Virgin.
Le londonien de 35 ans doit son succès à son talent mais aussi à son flair et à sa persévérance.
« Lorsque j’étais étudiant en cursus d’art, un professeur m’a conseillé de privilégier le graphisme à l’illustration, et je l’ai écouté ».
Son diplôme en poche, Matt intègre la rédaction d’un magazine de sport en tant que graphiste. Quelques années après, il se lance en freelance. Très vite, la réalité du marché le rattrape, et s’ensuit une métamorphose qui le conduira rapidement sur la voie du succès.
« J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de graphistes disponibles sur le marché, donc j’ai décidé de prendre un tournant professionnel afin de me démarquer. C’était l’opportunité de revenir à mes premières amours ».
Armé de patience et à l’aide de tutoriels disponibles sur Youtube, Matt se forme au logiciel Cinema 4D. Il lit Keys on how to be successful (Les clés de la réussite) de Jan Canfield pour se donner du courage. De fil en aiguille, il étoffe son portfolio et attire ses premiers clients, tout en conservant son activité de graphiste en parallèle.
L’animation requiert de multiples compétences.
« Chaque objet à animer se présente initialement sous la forme d’un carré que je dois modeler, comme je le ferais avec de la glaise. Je dois aussi ajuster la lumière à la manière d’un photographe dans un studio ».
Selon la complexité de l’image à produire, Matt y consacrera jusqu’à trois semaines de travail. Si la tâche semble laborieuse, l’illustrateur y prend beaucoup de plaisir.
« Ca m’a pris des années pour trouver ma voie. Plus jeune, lorsque j’avais le choix entre sport et arts, et j’ai choisi le sport. J’ai ensuite débuté des études en informatique, avant de revenir à un cursus artistique. Tous ces détours me confortent dans l’idée je suis aujourd’hui à ma place ».
Depuis deux ans, Matt a abandonné son métier de graphiste pour se consacrer entièrement à l’illustration et l’animation 3D. Son projet A-Z of Childhood Fun a propulsé sa carrière.
Son style est de plus en plus affirmé. Il trouve l’inspiration dans les rues de Londres et dans les galeries d’art. L’œuvre de Nick Park, réalisateur britannique connu pour avoir créé Wallace et Gromit et Chicken Run, a aussi eu une grande influence sur son travail. La palette épurée et monochrome du graphiste qu’il était s’est effacée pour laisser place à des combinaisons de couleurs riches et variées, comme pour donner encore plus de vie à ses images.
L’illustrateur n’écarte pas pour autant les principes fondamentaux du graphisme.
« Pour chaque illustration, je commence par réfléchir à des concepts. Le sens donné à l’image est essentiel. C’est la leçon la plus importante que l’Université m’ait inculquée ».
Chaque image se doit de contenir un message unique pour garantir un rendu pertinent et compréhensible par tous.
Les prochains projets de Matt seront lancés aux alentours d’Avril.
« Les projets sur lesquels je travaille en ce moment, font partie de ceux dont je suis le plus fier ».
Suivez-le sur son site et Instagram.
