Aujourd’hui basée à Munich, Elizaveta Porodina a suivi des études de psychologie. Mais alors que son obsession pour l’analyse psychologique de ses proches prenait de plus en plus de place dans sa vie, la jeune femme décida de trouver un moyen de se divertir, de laisser carte blanche à cette envie. C’est à cette époque qu’elle découvre le monde de la photographie et sa liberté unique. Elle commence, alors, à réaliser ce qu’elle appelle des « shootings-thérapie ». Une thérapie tant pour ses modèles que pour elle-même. La psychologue, originaire de Moscou, prend alors de plus en plus de plaisir à embrasser ses démons, ses obsessions et à les transposer dans ses photos. Nous avions déjà visité sa vision du paradis, il est maintenant temps de plonger dans son esprit. Un esprit occupé par les ténèbres, le déconfort et une mélancolie sans pareil.
Quand la folie rencontre la patience, quand le dramatique rencontre le poétique
Au fil du temps, le style d’Elizaveta Porodina s’affine, prend de l’ampleur et semble, aujourd’hui, atteindre une certaine perfection. À la fois expérimentale et faisant appel à des codes bien ancrés, la vision artistique de Porodina provoque un déconfort hypnotisant, qui plus est, renforcé par l’utilisation du noir et blanc. L’artiste joue avec le symbolisme mélancolique pour retranscrire les ténèbres ayant trouvé refuge dans son esprit. Effets psychédéliques, corps qui semblent se distordre dans l’espace, le travail Porodina est une véritable ode au surréalisme. Elle voyage dans sa propre dimension, erre dans les songes de son esprit, comme si elle nous invitait à l’y accompagner. Parfois d’une honnêteté déconcertante, parfois d’une complexité terrifiante, ses photos varient entre un hommage à l’imagerie cinématographique (notamment à l’expressionnisme allemand) et l’usage des codes de la mode et des beaux-arts.
Elizaveta Porodina est ce que l’on peut appeler une acharnée de travail. Elle rêvait de travailler dans la mode et y est finalement arrivée. Ultra prolifique, la photographe peut se targuer d’avoir su imposer sa vision artistique aux plus grand noms (Andy Wolf, Brian Rennie, BMW, Cambio, Joyce Hong Kong, Fomme, Irene Luft, Louis Vuitton, Marc O’Polo, Metropolitan Eyewear, Philipp Plein, Susanne Bommer, Vogue, et…) Autrefois une jeune femme ayant fait de la photographie un simple exutoire, Elizaveta Porodina a su se défaire de ses démons et peut, aujourd’hui, l’affirmer : elle est une véritable artiste.
Retrouvez le travail d’Elizaveta Porodina sur son site et pour plus de découvertes, allez-vous perdre dans le monde d’Anouk van Kalmthout, un photographe animé par le désir de donner à voir l’inexplicable.