En avril, Roche Musique ajoutait une chaise à sa table, et un disque à sa collection. C’était l’heure pour Katuchat d’offrir Anaesthesia au public, un EP qui marquait pour l’artiste un tournant : celui du partage de sentiments liés à sa condition, et de leur explication par sa musique. Toujours dans ce même esprit, c’est aujourd’hui au clip de Spleen réalisé par le collectif JTM et produit par Solab que l’on a droit, le tout dispo en full 3D s’il vous plaît.
Ici, le producteur s’est représenté comme le patient, celui qui va passer sur le billard. Pour ceux qui ont eu la désagréable occasion de s’y essayer, vous saurez qu’il peut s’en passer des choses dans nos têtes, pendant que les chirurgiens jouent au volley avec vos organes. Pour certains, c’est le trou noir, pour d’autres, un simple rêve, mais si vous avez de la chance, vous entrerez en introspection hallucinatoire profonde.
Plus sympa qu’un bloc opératoire, Katuchat se retrouve alors sur un feuillu balcon avec une vue, ma foi, pas dégueu. Moins sympa qu’une chirurgie, il assiste également à un effondrement majeur à la croisée entre Mad Max et Pompéi. Toujours en draps d’opération, le lieu prête au questionnement de son seul occupant. Il faut dire qu’il a l’imagination fertile. Allant de plans qui oscillent entre paysages tantôt luxuriants tantôt dévastés, à d’intenses images façon IRM des cieux et des mers, c’est la musique qui accompagne le clip, et non pas l’inverse. Seul sur son caillou et face au désastre, avec pour seul rythme le son de l’électrocardiographe, c’est à se demander si l’intervention s’est bien déroulée.
On en sort avec un sentiment de solitude, la tête pleine de questions, et pourtant dans une certaine sérénité. Si ce clip avait pour but de transmettre le ressenti du producteur face à ses déboires médicaux, il est aussi une belle allégorie de son propre titre.