Il y a quelques années on vous parlait de Broken Fingaz dans cet article. Aujourd’hui il est temps de faire une petite mise à jour du (beau) chemin que le collectif a parcouru depuis.
Broken Fingaz est un collectif d’artistes qui vient d’Haïfa, en Israël. Il née en 2001 autour de Tant, Deso, Kip et Unga, qui, stimulés par le manque de graffiti dans leur ville natale, commencent à en envahir les murs. Malgré un climat tendu, d’où on pourrait penser qu’il en émergerait un caractère plus politisé, le trio ne puise pas son inspiration dans son quotidien :
“La plupart de nos œuvres ne sont pas politiques, probablement parce qu’Israël est un pays politiquement chargé, que l’art est une sorte d’évasion à la normalité.”
Le style de Broken Fingaz est unique, et ressemble peu au graffiti que l’on à l’habitude de croiser. Du dessin sur béton à l’état pur. Un mélange de BD, aux traits réalistes, couleurs vives, avec une forte impulsion psychédélique.
Leurs dessins tournent souvent autour de deux thèmes fondamentaux dans toute culture : le sexe et la mort, souvent réunit pour le meilleur et pour le pire.
Le collectif est ultra productif, et ne cesse de se réinventer. Ils travaillent aussi beaucoup autour d’une imagerie symbolique qu’ils détournent allègrement, provoquant ainsi le spectateur, et l’interrogeant sur le corps et les bassesses de l’Humanité ainsi que ses désirs opprimés.
Jonglant ainsi entre plaisir et décrépitude, humour et cruauté, profane et sacré, Broken Fingaz n’est pas seulement un collectif artistique, il est aussi la matérialisation de l’imagination fourmillante de quatre artistes aux inspirations riches et variés.
18 heures, 200 couches de peintures.
Colorée et psychédélique, Broken Fingaz appose de véritables œuvres d’art à chaque (chanceux) coin de rues et depuis quelques années, leur talent s’expose aussi en galerie ou dans les musées.
Après leurs premières expositions en Israël (Le Musée de Tel Aviv et d’Haifa, respectivement en 2011 et 2010), ils entament une tournée européenne qui débute par une première exposition au Crazy Eye Hotel de Londres en 2012. S’en suivront : The Old Truman Brewery, Inoperable, un passage à Vienne en 2013, la galerie Andenken, deux expositions à Amsterdam (BFC in Amsterdam, en 2013 et You Will Die Today en 2015) Urban Spree à Berlin, La MEN Gallery et la Howard Griffin Gallery à Londres en 2014.
Ils étaient également, il y a quelques semaines, les invités du jeune musée de Molenbeek, le MIMA (pour Millennium Iconoclast Museum of Art) à l’occasion du festival “L’Heure D’Hiver”. Voila donc ce que donne 18 heures de travail et 200 couches de peintures: une vidéo en stop motion qui nous aide à saisir un peu plus l’étendu de leur imagination et de leur talent.
Impressive animated street art by Broken Fingaz Crew ??
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Publié par Beware sur lundi 13 mars 2017
La fin de l’année 2016 marque un tournant dans leur carrière, avec l’exposition Reality Check, qui se tenait à la galerie Varsi à Rome jusqu’au 5 janvier dernier.
Une exposition qui tranche avec le style habituel de Broken Fingaz et nous offre des scènes de vie très réalistes, bien loin d’un coït entre un squelette et une femme ou d’un bouddha torturant ses victimes à coup de tabasco. Pour l’occasion ils créent une gamme de produits dérivés, dont l’objet phare est une mini série collector (30 exemplaires) de doigts coupés ambiance coup de pression avant une demande de rançon.
Reality Check, c’est aussi une façon de faire le point, comme le titre l’indique, sur ce qu’il se passe a l’extérieur de leur cerveaux débordant de créativité.
L’occasion aussi de se dépasser et d’essayer de nouvelles techniques. L’exercice étant de peindre leur environnement immédiat, le tout donc dans un cadre plus intimiste. Pari réussi.
Avec Broken Fingaz on ne s’ennuie jamais. Personnellement, je voue un amour sans limite à leur iconographie, toujours surprenante, colorée, inspirante et décalée. Traquant les murs graffés, le cœur suspendu à chaque coin de rue, espérant finalement tomber sur eux.
Malheureusement ma quête reste bien maigre jusqu’à aujourd’hui. L’inventaire de ma collection est vite vu, un graff, vu de loin, pas le plus beau, aux abords du Berghain, à Berlin.
Pour se réconforter, jetez un œil sur leur site, constamment mis à jour. Près d’une cinquantaine de pages sont dédiés à leurs trésors, certains disparus, recouverts bien trop vite, parfois avant même qu’on ne puisse les voir. Le site documente aussi leurs nombreux voyages, au Japon, en Russie, en Israël, ou encore en Europe …
Broken Fingaz est à retrouver sur :
Leur site
Instagram
Et sur les murs du monde entier
(Chine, Japon, Cambodge, Brésil, Israël, Royaume-Uni,
Allemagne, Pays-Bas, Italie, Autriche, Suisse, France, Espagne, Mexique …)
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