Kareem Waris Olamilekan surnommé Waspa en est persuadé, l’art est sa vocation. À seulement 15 ans, ce « petit » artiste a déjà tout d’un grand. Ce talentueux dessinateur nigérian a déjà attiré l’attention internationale et s’est fixé un ambitieux objectif : voir ses portraits sur les murs d’un musée.
Les portraits hyperréalistes de Kareem Waris Olamilekan
Né en 2006, Olamilekan vit avec ses parents à Lagos, une des plus grandes villes du Nigeria. Depuis qu’il a six ans, il dessine pour ses amis. À huit ans, il est déjà le plus jeune artiste professionnel du Nigeria et est scolarisé à l’Ayowole Academy of Art.
Son tout premier portrait est ce celui de Vision, un super-héros, personnage du jeu vidéo nigérian Indomitables. Depuis, il réalise des portraits réalistes et hyperréalistes de tout ce qui l’entoure, plus particulièrement de ses amis, de sa famille et de ses rencontres. La personnalité et les détails qui ressortent de ses œuvres démontrent un talent prometteur au regard de son jeune âge.
Ses deux idoles artistiques ? Le portraitiste nigérian Arinze Stanley et le maître de la Renaissance italienne Michel-Ange. Comme Stanley, la plupart des portraits de Waspa sont réalisés au crayon et au fusain. Il s’essaie aussi à d’autres techniques, comme la peinture, le pastel et même le stylo à bille. Il explore aussi d’autres sujets que le portrait comme la bande dessinée et aime illustrer des manuels scolaires et de journaux.
Le 3 juillet 2018, en deux heures, il dessine un portrait hyperréaliste du président français Emmanuel Macron alors en visite au sanctuaire New Africa de Fela Kuti à Lagos. L’homme d’état est tellement impressionné et touché par le travail du jeune artiste qu’il tweete une courte vidéo montrant le jeune garçon en train de dessiner. Une rencontre et un tweet qui ont impulsé sa médiatisation.
Un jeune artiste, une grande maturité
Chez certaines personnes, le talent est inné. Pourtant, Waspa est loin de se contenter de ce don fabuleux, un dur travail est à l’origine de la minutie et de la technique de ses portraits. Jonglant à la fois avec l’école traditionnelle et l’école d’art, Kareem Waris Olamilekan fait preuve d’une maturité déconcertante. Les revenus qui récompensent son art servent à financer son éducation et à soutenir sa famille.
L’extraordinaireté des portraits d’Olamilekan ne vient pas seulement de sa maîtrise technique mais aussi de sa capacité à capter les détails et de sa finesse dans l’expression de ses profondes réflexions.
C’est le dur travail de ses parents pour nourrir leur famille qui a inspiré le tableau dont il est le plus fier, Our Daily Bread , où se mêlent larmes et sueur sur le visage d’un enfant portant une cuillère à sa bouche.
La sueur symbolise le dur labeur et la lutte. Et la cuillère symbolise la nourriture. Tout le monde dans ma société a peu de choses maintenant, ou dans mes rues, ils luttent, luttent, ils transpirent pour leur nourriture.
Déclaration à DD News
Une des ses dernières œuvres, Pressure, fait référence aux défis que les enfants de son âge rencontrent à la maison et à l’école.
J’écris actuellement une pièce sur la pression. La pression que les parents font subir à leurs enfants, surtout lorsqu’un enfant désire une voie différente de la sienne. Par exemple, si un enfant veut être un artiste, mais que ses parents veulent qu’il soit médecin, avocat, etc. Et à l’école, les enfants subissent beaucoup de pression de la part de leurs enseignants
Son talent lui a déjà offert de nombreuses opportunités comme celle de recevoir le prix mondial de la fondation culturelle et éducative Chou Ta-Kuan de Taïwan en 2019, de devenir l’ambassadeur d’Ecobank Nigeria ou encore d’avoir trois expositions à son actif.
Aujourd’hui, l’adolescent est largement acclamé et figure parmi les artistes hyperréalistes les plus reconnus au Nigeria. Son conseil pour progresser en art ? « Être concentré, avoir de la patience, être dévoué et travailler dur ».
Retrouvez les portraits de Kareem Waris Olamilekan sur son instagram.
Profitez de plus de portraits hyperréalistes au charbon et au crayon de l’artiste gallois Dylan Andrews.