Quand on se promène sur le site web de Kévin Pinvidic on est d’abord frappé par la variété de ses talents : tour à tour peintre, artiste visuel, architecte, designer d’espace… Bref, un artiste aussi complet que mystérieux. Poussé par la curiosité, Beware.MTL a voulu en savoir un peu plus et s’est rendu dans l’atelier du plasticien pour une petite discussion vulgarisation et inspiration.
Kévin Pinvidic est un passionné. D’art, d’abord, avec la peinture et le dessin, mais aussi de la ville et de l’espace de par ses études d’architecture. C’est d’ailleurs grâce à son cursus universitaire que l’artiste d’origine française est arrivé à Montréal « Je suis arrivé à Montréal pour un stage dans le cadre de ma maîtrise en 2011 et puis je ne suis jamais reparti! », s’amuse-t-il.
S’il s’est aujourd’hui éloigné de l’architecture, il en garde néanmoins les techniques et les manières de faire dans son travail d’artiste. « Quand tu regardes ma table de bureau il y a des règles, des papiers calques, et surtout les mêmes logiciels que j’utilisais en école d’archi, révèle-t-il. Sauf que j’ai un peu détourné leurs usages. »
Ses œuvres sont en effet à première vue assez abstraites et complexes, mais aussi très précises, avec de nombreuses formes géométriques et des jeux de lumière.
Malgré la variété de ses talents, Kévin Pinvidic avoue ne pas avoir de médium de prédilection « J’essaye de retrouver la même manière de créer, de faire, et ce peu importe le médium que j’utilise », concède l’artiste.
Il aime d’ailleurs explorer de nouveaux champs artistiques, comme les installations et la projection 3D qu’il apprend à développer dans le cadre de la maîtrise en arts visuels qu’il a entamée à l’UQAM en 2015.
Errer pour mieux travailler la représentation de l’espace
Héritage de son passé d’architecte, Kévin Pinvidic s’inspire avant tout d’un lieu, d’un espace.
Il part ainsi explorer la ville lors de ce qu’il appelle « ses errances », généralement autour du lieu dans lequel il va travailler ou exposer. Armé de son carnet de croquis et de son appareil photo, il flâne dans ces endroits pour mieux se les approprier et aussi pour récupérer objets et matériaux abandonnés qui deviennent ensuite la base de ses installations.
« L’errance dans les espaces a toujours été au coeur de mon travail d’artiste. »
Ses errances sont un moyen de jouer avec la perte de repère, leitmotiv principal de ses œuvres. « L’errance dans les espaces a toujours été au cœur de mon travail d’artiste. Mais je pense que c’est encore plus évident avec mes travaux d’installation, explique-t-il. En faisant appel à plusieurs sens, la vue, l’ouïe, le spectateur peut vraiment vivre l’expérience de la désorientation, de la perte de repères dans l’espace, de la même façon que moi je la ressens lors de mes errances. »
Au-delà de la perte de repère, c’est une réflexion sur notre façon de vivre l’espace et d’avoir un regard nouveau sur l’environnement urbain qui intéresse Kévin Pinvidic.
Un étudiant-artiste plein de projets
Outre son mémoire de maîtrise, le plasticien travaille sur un projet intitulé « Les fenêtres qui parlent » dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, pour lequel les résidents d’un quartier invitent un artiste à créer une œuvre sur leurs fenêtres.
Enfin, il va poursuivre sa collaboration avec la compagnie Sam Sarah théâtre pour laquelle il avait créé précédemment une installation lors d’un spectacle. L’oeuvre ayant été très bien accueillie, le tout s’est exporté récemment en Asie, Kévin et la compagnie Sam Sarah souhaitent approfondir ce travail et mettre sur pied une installation muséale à Montréal.
–» Pour en savoir plus sur l’art mystérieux de Kévin Pinvidic : site web | vimeo