On ne pouvait pas commencer cette nouvelle année 2021 sans revenir sur les illustrateurs les plus marquants de l’année 2020. Un best-of des meilleurs illustrateurs de 2020 qui mettent en avant cet art dans tous ses états, de l’hyperréalisme au fantastique en passant par le géométrique ou l’épuré.
Shohei Otomo Hakuchi, hyperréalisme japonais
Grand maître du stylo à bille, des dessins hyperréalistes mêlant tradition japonaise et modernité, aversion des stéréotypes japonais pour une vision d’un Japon underground éloigné de tous clichés.
À 37 ans, l’illustrateur Tokyoïte, Shohei Otomo, décrit à travers ses dessins un Japon éloigné des stéréotypes japonais, une immersion dans un monde truffé d’hommes ivres, de yakuzas tatoués, de geishas maltraitées, sans oublier des policiers en uniformes raides défoncés. Un point commun rassemble ses personnages pourtant bien éloignés : leurs uniformes, objet de fascination pour l’artiste, allant du policier à celui d’écolière japonaise, le tout ponctué par l’art du tatouage partie prenante de ses œuvres.
Oda Iselin, monde fantastique de ses angoisses
Réflexion autour de sa relation avec un monde fantastique de ses propres angoisses placées à mi-chemin entre rêve et réalité, bienvenue dans le monde d’Oda Iselin et de ses aquarelles à l’innocence magique.
Dans sa récente exposition “Magical Girl” à la galerie Golsa, l’artiste réfléchit à l’archétype de “l’anime girl”. Les aquarelles d’Oda Iselin montrent différents personnages dans un univers imaginatif, dominé par une représentation de l’image féminine sous les traits de manga. Les personnages de ses tableaux recherchent un sentiment de contrôle, mais sont piégés par leurs propres peurs. C’est donc un monde à mi-chemin entre rêve et réalité que nous offre Oda pour des personnages coincés dans des situations stressantes.
Lee Jinju, tradition et onirisme
Entre tradition et modernité, son œuvre est une invitation au voyage. Un voyage à la frontière de la conscience et du rêve, au cœur même des souvenirs.
Lee Jinju travaille selon la méthode traditionnelle coréenne. Elle peint à l’encre, sur du tissu, essentiellement du lin. L’artiste considère que c’est la technique qui lui correspond le mieux, la couleur pénètre en profondeur la toile, les pigments sont naturellement mélangés à l’eau. Si Lee Jinju a gardé cet attachement à l’art traditionnel oriental, l’artiste s’en est cependant éloignée lorsqu’elle a commencé à vouloir représenter son histoire personnelle. Toutes ses émotions Lee Jinju a cherché à les expliquer, pourquoi ses souvenirs ne disparaissent pas ? Pourquoi sont-ils si instables ? Ses fragments de souvenirs et d’émotions, elle en a fait son inspiration.
Gunther Kleinert, l’artiste qui voit la musique
Mêlant recherche artistique et design dans chacun de ses projets, il promeut un art conceptuel, réfléchi et intellectualisé. Sa dernière série en date s’intitule “I can see music”. Guitariste et mélomane, Kleinert tente de traduire visuellement ce qui peut être entendu et ressenti à travers des images graphiques et envoutantes.
Fasciné par le “design génératif”, qui consiste en un affranchissement des contraintes pragmatiques inhérentes au design pour se concentrer uniquement sur l’aspect créatif, Kleinert utilise cette pratique pour créer des partitions sensorielles.
Calvin Sprague, des illustrations géométriques audacieuses
Des jeux de couleurs à la typographie sublimes pour des illustrations originales, retour sur Calvin Sprague, mélange d’artworks et de figures géométriques.
Beware! vous propose de revenir sur le travail de Calvin Sprague et de s’intéresser à cet illustrateur de génie ainsi qu’à la création de son entreprise : Union Haus.
Peut-être avez-vous déjà vu son travail sur les pochettes d’album de Pink Floyd, Michael Jackson ou Bruno Mars pour ne citer qu’eux. En tout cas, Calvin Sprague est un designer, graphiste / illustrateur basé à Rotterdam originaire des États-Unis, nous offrant des œuvres colorées aux allures rétros mais surtout à l’aspect ludique, tout droit inspirées de ses pères, à l’image de Saul Pass, Heinz Edelmann ou encore Milton Glaser.
Yanin Ruibal, bataille de sa maladie chronique en illustration
L’artiste mexicaine Yanin Ruibal a fait de sa maladie, une source d’inspiration pour ses dessins, des œuvres puissantes et poétiques.
Ses œuvres sont principalement faites à l’acrylique et l’encre sur bois, mais il lui arrive aussi de travailler au stylo à bille. Parfois en noir et blanc, parfois images aux couleurs vives, l’artiste laisse tout de même prédominer des illustrations aux couleurs plutôt pâles qui apportent une certaine douceur à ses œuvres. L’art de Yanin Ruibal dépeint en effet graphiquement les symptômes et la douleur de sa maladie chronique à travers des images puissantes qui incluent aussi bien des cactus que des chiens ou des serpents. Ses œuvres mettent en avant des portraits de dialogues entre espèces animales, aussi bien sauvages que domestiques – ou avec une présence humaine – dans des relations fortes sur la façon dont nous interagissons avec le monde.
Rien à feutre, le collectif qui colorie vos journées
Découvrez un collectif d’artistes, de potes et de dessins gratuits à colorier sans modération.
Derrière le nom du collectif ” Rien à feutre ” se cachent 5 artistes : Thibault Gaudry, Rouge Vert Blanc, Beni Brscq, Psena et Paked. Ils sont graphistes, typographes ou encore illustrateurs et nous donnent de leur temps pour qu’on passe le nôtre ! Le concept est assez génial : colorier des œuvres originales, découvrir des artistes et en devenir un. Vous n’avez plus qu’une seule chose à faire : imprimer le coloriage de votre choix, prendre des feutres et colorier !
” Far far away ” : Les illustrations grandioses de l’univers de Star Wars
Star Wars c’est une communauté de fans qui continuent à écrire l’histoire, à faire vivre les personnages de la Guerre des étoiles.
C’est ce qu’on fait trois artistes : Ash Thorp, Friendly Robot et Pilotpriest. Les deux premiers sont illustrateurs, designers (entre autres) Pilotpriest est quant à lui, pour ce projet, écrivain. « Ce projet est né de nos deux passions pour Star Wars et pour la peinture. Au début, c’était une façon amusante de s’entraîner et d’en apprendre plus sur la peinture et le concept art, mais c’est devenu quelque chose de plus grand. » expliquent les deux illustrateurs. Leurs crédos : peindre des œuvres sorties tout droit de l’univers de Star Wars : « Notre but est de plonger dans des moments, des idées, des scènes, des personnages que nous adorons de la tradition de Star Wars. Chaque tableau raconte une histoire différente et chaque pièce a une signification différente. »
Mark Powell, illustration au stylo à bille
Dans les mains de l’artiste Mark Powell, un stylo à bille ne sert pas vraiment à écrire. Il sert à dessiner des portraits bluffants et réalistes de visages humains et parfois même de célébrités.
« Je travaille actuellement sur une série d’œuvres plus grandes parce qu’elles ont beaucoup plus d’impact sur le spectateur, plus confrontantes et pourtant confortables, je l’espère. C’est aussi beaucoup plus délicat parce qu’en utilisant simplement un stylo à bille, aucune erreur ne peut être commise, et il serait terriblement dommage de ruiner une carte, un document ou une lettre qui a survécu des centaines d’années pour être ensuite détruite par moi » explique Mark Powell dans un article pour Colossal. Il est vrai que les dessins au stylo à bille ne pardonnent pas : une erreur, et l’illustration tombe à l’eau. Il n’y a aucun moyen de revenir en arrière, d’effacer un coup de stylo parti trop vite. C’est pourquoi la série de dessins de Mark Powell est précieuse.
Marie Boiseau, illustratrice qui arrondit les angles
Vous avez peut-être déjà croisé les illustrations colorées et positives de Marie Boiseau, artiste nantaise aux 45 000 followers. Si ça n’est pas le cas, Beware! est là pour faire les présentations.
Marie Boiseau dessine des femmes dont le seul point commun est d’être heureuse. Pour tout le reste, elle illustre à merveille la diversité. Petites et grandes, jeunes et vieilles, venues des quatre coins du globe, avec des poils sur un corps pas toujours ferme, habillées ou non, définitivement singulières. L’acceptation de soi, le body-positive, voilà un sujet essentiel dans ses créations qui a évolué avec elle, au fil d’une éducation personnelle. Pour Marie Boiseau, c’est aussi le sentiment d’être née “à la bonne époque“, celle dans laquelle le féminisme ouvre grand sa bouche, où les corps s’affirment par leurs différences et où les femmes ont (un peu) plus le droit à la parole.
Ana Miminoshvili, des rires aux larmes
Passant d’un univers enfantin et coloré à une représentation surréaliste de l’anxiété, Ana Miminoshvili est une artiste multiple et à l’aise dans tous les styles.
Avec des dessins surréalistes et humoristiques, Ana nous invite à plonger dans son adorable monde poétique. En jouant avec la composition, les formes et les couleurs de ses sujets, elle crée un univers à part entière pour chacune de ses illustrations. Dans la série Blooming Eyes elle tente de capturer l’hypocrisie de la surveillance moderne, elle dessine des plantes ou des animaux avec des yeux. Cette série surréaliste reflète la peur d’être regardé et l’anxiété crée par l’exposition aux réseaux sociaux, considérés comme un moyen de surveillance infaillible.
Jean-Michel Tixier et ses illustrations drôlement décalées
Illustrateur à l’humour décalé, Jean-Michel Tixier n’en fini pas de dessiner la société moderne et ses travers.
Ses dessins vous rappellent vaguement quelque chose ? C’est normal, Jean-Michel Tixier s’inspire d’Hergé ou Chaland et s’inscrit dans le mouvement franco-belge de la ligne claire. Contours noirs et nets, galerie de personnages, aplats de couleurs sur fond d’humour piquant, on retrouve ici tout ce qui a fait les grands noms de l’illustration des années 70. Un brin moqueur, presque cynique mais jamais méchant, Jean-Michel s’amuse et n’épargne personne. Il pointe de son crayon l’absurdité de la société en dessinant des personnages dans des situations grotesques ou absurdes.
Alexandre Nart colore ses idées
Le style d’Alexandre Nart tape à l’œil, un joyeux univers dans lequel ses personnages inspirés de l’univers des cartoons diffusent la bonne humeur arrosée d’une touche d’humour. Tout pour plaire.
Jeune réalisateur, illustrateur et animateur, il insuffle un vent de positivité et d’amusement dans ses illustrations pop et colorées. Son style, aux formes arrondies et aux personnages toujours souriants s’inspire des dessins animés de son enfance (avec un amour non dissimulé pour les Tortues Ninja) et des films des années 80.
Alexandre Luu, simplicité du détail
Alexandre Luu est de ces artistes qui se cherchent. Remettant constamment en question son travail, le jeune homme a déjà exploré pas mal de styles et de techniques. Aujourd’hui ce sont les crayons de couleurs qui ont trouvé grâce à ses yeux.
Simples, mais à la fois pleines de caractères, les illustrations d’Alexandre Luu regorgent de détails d’un réalisme impressionnant. Inspiré par des photos de vacances trouvées sur Instagram ou Tinder, l’artiste de 33 ans aime raconter des histoires en capturant de brefs moments de vie.
CoucouAurélien, la poésie sensuelle du quotidien
D’après l’illustrateur parisien CoucouAurélien, vous ne pourrez que rire ou rougir en découvrant son travail. C’est ce qu’on va voir !
Dépourvus de toute vulgarité, les dessins d’Aurélien sont un brin provocants mais surtout bourrés d’ironie et d’allusions subtiles. Un jean qui craque au bon endroit, une culotte tombée aux pieds, un regard très évocateur, un rouge à lèvre mis avec sensualité… Le jeune artiste s’amuse avec les gros plans et s’attarde sur des détails très précis. Une façon pour lui de faire honneur à la sensualité qui se dégage des petits gestes du quotidien.
C’est tout pour l’année 2020, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un tour sur notre sélection de l’année dernière, qui vous fera certainement découvrir des artistes tout aussi talentueux :)