Jo-Anne McArthur, une canadienne de 38 ans, est photojournaliste depuis 15 ans. Végétalienne depuis 2003.
« Il y a tellement de choses que nous ne savons pas à propos de leurs vies dans les fermes et les laboratoires. Nous les mangeons, nous les portons, et pourtant, ils restent invisibles »
Sur ses clichés : du sang et de la souffrance. Ils se veulent choquants, osés, gênants. La photographe se focalise sur la relation complexe que les hommes entretiennent avec les animaux et utilise son œil pour transmettre un message fort : « La photographie est comme une preuve. Preuve de ce qu’il se passe, de ce qui doit changer. C’est ma manière de dire “Stop ! Regardez ça!”, ma manière de modifier les trajectoires, de façonner l’opinion publique. C’est un outil puissant ».
Jo-Anne McArthur ne montre pas les poules et les vaches heureuses des publicités. Elle montre leurs regards hagards, leur peur, parfois leur soulagement. Les animaux prennent une réelle dimension humaine sur ses photos. « Il y a tellement de choses que nous ne savons pas à propos de leur vie dans les fermes et les laboratoires. Nous les mangeons, nous les portons, et pourtant, ils restent invisibles ». Reflet d’une schizophrénie dont est empreinte la société actuelle entre l’empathie envers les animaux et le besoin d’assouvir une envie de viande, ces images ne laissent pas indifférent et pourtant, mettent en avant une réalité face à laquelle beaucoup détournent le regard. Jo-Anne McArthur est là pour nous obliger à la voir. «J’ai l’espoir que nous allons reconsidérer notre aveuglement face à la relation que nous entretenons avec les animaux ». Lauréate de plusieurs prix, notamment l’Institute for critical animal studies media award en 2014, Jo-Anne McArthur est l’une des 10 femmes qui essayent de changer le monde d’après le HuffPost Women. Actuellement, l’artiste a deux nouveaux projets de livre, toujours en rapport avec notre relation aux animaux.
Son site web : We Animals