Jeune artiste basée à Toronto, Ness Lee se présente elle-même comme amatrice de nourriture chinoise, et plus particulièrement de ses nouilles, et de l’iconographie japonaise, dont l’élément central est le sumo, sport légendaire, et ses lutteurs aux corps charnus.
Depuis sa plus tendre enfance, Ness Lee se questionne sur l’identité et la place de sa culture, la culture asiatique, mais aussi sur sa propre identité. En effet, elle a grandi au Canada, mais elle est née Hakka, un peuple chinois vivant au sud de la Chine. Ainsi elle ne se sent ni totalement chinoise, ni totalement canadienne. Avec humour, élément central dans sa vie comme dans toutes ses créations, elle crée le projet « I don’t speak chinese » qui oppose alors ses deux facettes identitaires, l’une orientale et l’autre occidentale. Elle y moque parfois les stéréotypes asiatiques, un processus qui l’aide sans doute dans la quête de sa propre place, qu’elle a eu du mal à trouver. A cette époque elle voit sa vie (et les nombreux questionnements qui l’entourent) comme « une banane entourée de citrons ».
C’est aussi à cette époque qu’elle décide de donner à sa vie un tournant artistique, tandis que tous ses camarades se dirigent vers les sciences. En témoigne l’illustration « Mama knows best », où l’on voit Ness Lee portant sa mère sur le dos, qui l’entraine alors hors des sentiers battus, lui ôtant son chapeau de paille en forme de cône symbole de tradition mais surtout d’appartenance .
Dorénavant, elle partage son temps entre l’illustration et la céramique, une nouvelle technique qu’elle vient de découvrir et qu’elle enseigne afin de se perfectionner. La céramique abrite alors ses femmes aux corps rebondis parfois comme à l’étroit dans des plats, des pin’s ou encore des cendriers. Des femmes aux multiples facettes, parfois engourdies, assoupies, amantes, amies ou bien assassines, qui nous délivrent un monde coloré.
Ces nouvelles égéries font écho à un projet antérieur de Ness Lee, qui plaçait l’image du sumo au centre de son travail, prenant alors la forme de poupées aux physiques potelés, allant à l’encontre des codes occidentaux de nos célèbres Barbies.
Pour suivre le travail de Ness Lee :