Brisant le pacte de la régularité parfaite des lignes, questionnant le principe du point de fuite, l’artiste-plasticien Nicolas Rivals modèle la lumière à grands coups de clichés cliniques. Chaque aura semble avoir été patiemment modelé, à la faveur d’un crépuscule bleuté.
Ainsi, dans sa série La Linea Roja, il donne à voir des installations de formes cerclées d’un faisceau rouge vif, et découvre une ultra-réalité.
La flaque écarlate s’étale dans l’herbe, longe les vallons et les arbres, ou s’érige en totem extra-moderne niché contre l’écrin idéal d’une nature silencieuse.
Rivals s’adonne également à la technique du light painting, qui, si elle a de quoi séduire, mérite qu’on s’attarde sur la dextérité qu’elle impose: jeu de lumière immortalisé devant l’objectif, il s’agit pour l’artiste de faire bouger soit la source lumineuse, soit l’appareil lui-même, donnant à voir des effets inédits, grâce à un temps de pose supérieur à une seconde.
Sur les pas d’Etienne-Jules Marey, à qui l’histoire attribue la paternité du procédé (1882), Nicolas Rivals le réinvente.
Dans sa série Light Rorschach, Rivals donne à interpréter des œuvres frontales: l’observateur se confronte à des alter-ego composés de rais de lumière qui fusent, s’entrelacent et forment d’étonnants masques africains où projeter de secrets désirs.
Ici la lumière, loin d’être rassurante, s’érige en véritable culte, l’obscurité devenant, dès lors, l’ultime refuge possible.
Crédits photos @NicolasRivals
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