Attention sujet sensible. Le périphérique parisien. La question de son réaménagement se pose depuis plusieurs années, mais avant de commencer à détruire le bitume au marteau-piqueur, les illustrations futuristes de l’architecte Carlo Ratti ouvrent une voie à l’imaginaire, et donc à la création ?
Le périphérique parisien voit le jour de 1956 à 1973 à l’emplacement des anciennes fortifications parisiennes sous l’impulsion du Général de Gaulle. Toutefois, à peine sa construction achevée, l’insertion urbaine de cette super-infrastructure de béton dans un tissu urbain dense a posé problème. Depuis plusieurs années, pour tenter de résoudre cette question la tendance est de chercher à estomper l’effet de rupture en cherchant à relier les deux côtés du Boulevard périphérique à travers des projets d’aménagement qui essayent de générer de la ville continue sur les points de franchissements. La question de son intégration dans le Grand Paris et donc de son réaménagement se pose dès les années 2000. Tandis que les voies piétonnes permettant de le traverser se multiplient, des architectes soutenus souvent par des hommes politiques rêvent de le rendre piéton, de le couvrir ou encore de l’habiter.
Le projet de Carlo Ratti s’inscrit dans cette lignée. Diplômé de l’École polytechnique de Turin et de l’École des Ponts et Chaussées à Paris, l’architecte travaille aujourd’hui au sein du laboratoire de recherche sur les villes et les nouvelles technologies au Massachusetts Institute of Technology et travaille parallèlement sur des projets d’urbanisme ou d’architecture au sein de son agence.
Carlo Riatti propose cinq scénarios pour réaménager le boulevard, toujours en intégrant des moyens de transport autonomes et électriques. Le projet “Habiter la latéralité” intégrerait des dalles dynamiques modulaires en cours de développement chez Google facilement déplaçables pour permettre à des tronçons de remplir différentes fonctions tout au long de la journée. L’architecte propose encore des ponts habitables au-dessus du périphérique ou des voies réservées à des transports en commun.
La pertinence des propositions, qui donnent l’impression d’un gloubi-boulga mâché et prémâché depuis dix ans dans le domaine des mobilités innovantes, permet au moins de relancer le débat et d’exciter l’imaginaire grâce à des images de synthèse aguicheuses et alléchantes, pour passer un jour à la concrétisation, on l’espère, avec plus de subtilité et d’ingéniosité.
Les projets sont visibles au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 31 août au sein de l’exposition “Les routes du Futur du Grand Paris”.
En savoir plus sur l’architecte Carlo Ratti : https://carloratti.com.