Sud Africain, Porky Hefer se cache parfois dans de gros nids étonnants. Après 16 ans de direction artistique pour des agences publicitaires de Cape Town et New York, Porky lance en 2007 sa propre agence, Animal Farm. Installé à Arles depuis 2019, il continue de créer ses design perchés en France.
Un design organique
Entre architecture et design, Porky Hefer propose des “préceptes conceptuels,” et repose sur les savoirs faire locaux. Il a une démarche très ancrée en Afrique du Sud, et sur le contient Africain et désire défier notre relation avec les objets du quotidien, “pour nous inviter à leur porter un autre regard.” Animal Farm, c’est donc de l’architecture, de la sculpture, du design… Et avant tout une exécution tridimensionelle de sa créativité.
L’un de ses objets les plus étonnants, ce sont ses nids. Ils prennent différentes formes et sont faits de différents matériaux et semblent pourtant toujours confortables tout en restant esthétiques. Qu’ils soient de cuir, de bois… les Nests semblent faire partie des objets fétiches du créateur. Ils sont faits pour être installés dehors ou à l’intérieur. “Un nid humain suspendu à un arbre,” ces nids sont un essai de biomimétisme, c’est-à-dire essayer d’imiter les processus naturels. En l’occurrence, Porky veut imiter les techniques de l’oiseau tisserin et cherche avec des artisans à s’approcher toujours plus près de sa technique. La fabrication se fait sur commande. Selon leur taille, les nids peuvent accueillir jusqu’à 4 adultes.
Des engagements environnementaux
Il crée en 2018 pour l’exposition Endangered, mettant en scène des animaux en voie de disparition plus grands que nature. L’évènement, créé en collaboration avec la SFA Advisory et la Fondation Leonardo DiCaprio, réunit des pièces exclusives allant au-delà du travail habituel de l’artiste. Le but : réaliser des “sculptures géantes, tactiles.”
Sont également exposés des objets déjà “classiques” de l’artiste, les petits nids si originaux qui pour une fois prennent également la forme d’animaux. Un mélange entre balancelles et mobiles, toujours plus de tailles exagérées. Toutes les pièces réalisées utilisent des matériaux durables fabriqués à la main par des artisans de Cape Town.
Un environnement à l’opposé de la bétonisation
Certains artistes exploitent l’environnement urbain, comme Romain Trystram dont nous vous avons parlé. Mais Perky dans son architecture choisit d’aller à l’opposé de cette tendance. C’est avec son projet intitulé ‘The Nest’ qu’il gagne le Wallpaper Design Award 2019 pour la meilleure résidence privée.
Se fondant parfaitement dans son environnement, le bâtiment est entre l’habitat qu’on imagine naturel d’un animal sauvage et les lignes graphiques des constructions les plus modernes. Un peu comme une maison de hobbit, mais en plus classe et en bien plus réfléchi. Une grotte hors-sol luxueuse, se fondant à merveille dans les montagnes environnantes. L’inspiration lui vient en effet du tisserin, oiseau peuplant le territoire sur lequel le projet a été construit et pensé, et ayant déjà inspiré ses Nests.
Il est aussi l’architecte de la salle à manger Manta, construite pour l’hôtel Joali dans les Maldives. Construite sur la plage et toujours fidèle à son principe d’utiliser les matériaux locaux, le bâtiment est fait de feuilles de palmiers. Elle accueille jusqu’à 10 convives et est perchée à 5 mètres du sol.