Pref joue la carte des typo en 3d
En Angleterre, l’artiste Pref joue avec nos cerveaux depuis vingt ans. Ce fils spirituel de M. C. Escher nous fait croire d’une certaine manière que nos écrans d’ordinateur ont envahi les rues. Son graphisme est d’une perfection telle qu’il est compliqué de ne pas l’associer à la machine, la profondeur et les ombres offertes à ces lettres idéales rendent l’irréaliste réaliste.
A l’instar d’autres artistes comme Damon Belanger qui peint de fausses ombres, Georges Rousse qui peint de vraies œuvres 3D ou bien encore les fantastiques façades de Patrick Commecy, Pref maitrise l’art du trompe-l’œil et s’amuse gaiement à semer le doute dans notre cerveau.
Pour autant, l’art de Pref ne s’arrête pas à un graphisme chiadé. Pref joue avec les mots. Il entremêle les lettres, les distord, les vide de leur sens et trompe le spectateur qui ne lit que ce que son cerveau et son degré de concentration l’autorise à lire. Cette lecture alambiquée mais toujours emplie de cohérence offre aux esprits attentifs les délices du décryptage et place Pref en maître du casse-tête.
Pref questionne
Pref interpelle le spectateur aussi à travers le soin qu’il porte à la sélection des mots, des expressions et des questionnements qu’il graffe. Ses inscriptions sont déstabilisantes de simplicité et pourtant nous plongent dans des réflexions quasi métaphysiques.
Finalement, Pref ne fait que remettre en question l’esthétique du graffiti. Il ne s’agit plus pour lui de s’inscrire territorialement et de communiquer avec d’autres graffeurs mais de donner accès au grand public à cet art trop peu considéré.
1 commentaire
MILLOT CONTE
Juste splendide. Un appel à l’imagination. Un style qui donne à méditer.