Du 22 au 28 octobre, le Point Ephémère accueille l’expo-évènement RAVE ON, un regard sur les origines et les héritages culturels du monde de la rave party. En piste.
Raver en grand
Il peut sembler loin le temps où nous pouvions danser, insouciants, collés dans un élan de sueur et de bonne humeur. Pourtant, il n’y a pas si longtemps encore les raves rassemblaient un public hétéroclite au beau milieu de lieux délaissés, rythmés par de la musique électronique underground. Un mode de fête souvent jugé, fort de nombreux aprioris souvent dus à une méconnaissance du milieu.
Pour contrer ces préjugés, trois étudiant.e.s en Master 2 de la Sorbonne Nouvelle de Paris 3 en Industries Créatives et Médiation numérique ont monté le Collectif ICMN. Formé en 2019, son but est de “monter un projet de médiation d’une culture et d’un phénomène de société”. Ainsi Cloé Moreau, Emilie Sigourakis et Rémi Thorez ont travaillé afin de “conjuguer différents regards sur l’univers de la rave afin de rassembler les générations qui s’y sont impliquées“. Des origines de la rave à son héritage culturel encore très présent, les photographies retracent et dépeignent ce monde de la nuit (et du jour aussi) festive, complétées, le temps de l’exposition, de rencontres et d’échanges autour du mouvement appuyé par une bande-son spécialement conçue pour l’occasion.
Arrêts sur images
L’exposition Rave ON réunit le talent de trois photographes afin d’offrir un regard neuf sur cette contre-culture dans le but d’aller « à l’encontre des discours officiels alarmistes et des visions fantasmées », explique le collectif ICMN. Pour lever le voile sur ces soirées mystérieuses l’exposition affiche les clichés d’Olivier Degorce, acteur et témoin de l’émergence des musiques électroniques en France et notamment des fêtes des années 90 à Paris, précurseur de la documentation systématique de “ces soirées électrisées par des DJ’s encore très discrets, de toutes nationalités, rarement placés sous les feux des projecteurs, cachés parmi les «fêtards» dans des lieux secrets ou non autorisés. “.
A côté, nous retrouvons les œuvres de Meyer. Fort de sont statut de privilégié dans l’univers de la rave française, ses photographies sont pour lui l’occasion de “questionner la portée et le poids de la contre-culture dans nos sociétés contemporaines, sa radicalité politique.“
Dernier artiste mais pas des moindres, Cha Gonzalez offre sa vision du mouvement “via les corps et les lieux abandonnés” et ses ” différentes classes sociales, sexes, âges, qui se réunissent pour rechercher une connexion humaine, s’abandonner au milieu d’une foule et perdre leurs inhibitions répondant ainsi au désir d’échapper à leur moi habituel.“
Des regards croisés sur la route d’une réflexion sociologique moderne et décalée. L’occasion de discuter, de rencontrer, de s’ouvrir à cette culture de la rave, monde underground, autour d’une conférence du journaliste Arnaud Idelon sur les politiques du dancefloor dans le monde de la nuit, où la sécurité des milieux festifs sera évoquée avec les Soeurs Malsaines, Consentis et Le Planning Familial.
Mettre en lumière « cette fabrique à êtres libres » comme l’appelle Meyer, voilà l’objectif de cette exposition photo. A voir pour défaire les préjugés et se remémorer le temps, pas si lointain, de la fête.