En octobre dernier, l’auteur-compositeur-interprète Prince Mychkine (Marc-André Labonté) offrait à son public un deuxième opus, Submersible. Le musicien nous propose aujourd’hui une continuité de son univers musical à travers l’exposition « Submersion », où une vingtaine d’artistes provenant de domaines différents ont créé des œuvres ayant été inspirées de leur propre écoute de l’album. C’est à l’Espace Projet du 14 au 18 juin, que leurs visions divergentes et personnelles de son travail musical se rencontreront, après un an d’élaboration.
L’album Submersible explore l’introspection sur 11 pièces psyché-pop. En mariant des instruments comme la trompette, du cor français et des violons à un full-band, les douces mélodies nous rappellent les compositions les plus mélancoliques de Patrick Watson ou même de Coldplay à leurs débuts.
Construit à la manière d’un opéra, l’album de Marc-André Labonté transpire la nostalgie et sa sensibilité émane de beauté. Pour lui, Submersible est une façon abstraite d’imager la drop que tout le monde expérimente au moins une fois dans sa vie, un peu comme « un cheminement universel », un passage obligé.
Briser les frontières et faire fusionner art et musique
Née d’un désir de faire de son album « une œuvre complète », l’exposition collective « Submersion » est un alliage entre différentes disciplines artistiques comme l’illustration, la gravure, la peinture, la poésie, la joaillerie, la photo, l’installation, et même le cinéma. L’exposition brise en fait les frontières des disciplines artistiques en les mélangeant toutes.
Lorsque Marc-André Labonté élabore ce projet multidisciplinaire, le choix de donner carte blanche aux artistes allait de soi. Il les a invités à « créer un univers plus riche autour du projet d’album » qu’était simplement Submersible à l’époque. La diversité des disciplines et la place laissée à la créativité de chaque artiste solidifient le concept de l’album.
L’illustratrice Anaïs Trocherie, qui a participé à la genèse du projet collectif, explique que la carte blanche est la plus belle manière d’explorer, mais que c’est aussi difficile pour l’imagination. « Travailler sous la forme d’un concept et dans le cadre d’un produit fini, c’est donner à son expression artistique une pression étouffante, confie-t-elle. Alors j’ai mis un an à construire le projet. Finalement je suis très fière du rendu. Pas par sa qualité ou ce qu’il est, mais pour ce que j’ai vécu en tant qu’artiste. »
Même son de cloche du côté de l’artiste visuelle Cara Carmina, qui n’avait jamais « illustré » de musique auparavant. « Il était difficile de décider de l’orientation que j’allais prendre pour ce projet », dit-elle.
Mais dès qu’elle s’est laissée transporter par les paroles de Submersible, elle termine son travail en quelques jours. « Quand je regarde le résultat final, je me sens bien. Pour moi, ce sont les meilleures œuvres que j’ai réalisées en raison de la profondeur du processus et du langage poétique qu’ils contiennent », se félicite l’artiste.
Plonger dans l’émotion
Étant pour la plupart des amis proches ou des connaissances de Marc-André Labonté, l’exposition est un prétexte pour s’associer et ainsi faire quelque chose « de beau, d’honnête » et d’intime.
C’est pourquoi la familiarité des histoires se trouvant derrière les paroles de Prince Mychkine a contribué à mieux transmettre la palette d’émotions qu’Anaïs et Cara ont vécues durant le processus. « Je crée plus facilement dans les états de contemplation ou de mélancolie, d’ailleurs j’écoute toujours de la musique pour m’aider à la création, relève Anaïs Trocherie. Elle a l’avantage de nous pénétrer et de faire grandir des images émotionnelles. »
Cara Carmina, qui elle, n’a pas de routine spécifique de création, confie que lorsqu’elle se sent excitée par une idée, travaille sans ne pouvoir s’arrêter. Avec le projet collectif « Submersion », le fait d’écouter de la musique l’a plongé dans un état de relaxation tout en lui apportant la drive de l’inspiration soudaine. « Je pense que le fait de connaître personnellement Marc-André m’a aidé à achever des œuvres à un niveau poétique auquel je ne m’attendais pas », rapporte-elle.
La vingtaine d’artistes appelée à collaborer à l’expo « Submersion » a donc sauté dans les eaux troubles du projet musical de Prince Mychkine et le résultat de cette expérience est présenté du 14 au 18 juin à l’Espace Projet.
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