Jimmy Nelson fait des images, prend des photos, Contrairement à la pellicule, qui submerge de mouvements et de sons, définissant le moment en cours, une photographie reste simplement assise là tranquillement pendant que vous décidez de ce qu’elle dit. Voilà comment la photographie se définit pour cet homme qui lie intrinsèquement engagement et art. Son idée est celle de l’esthétique et de la responsabilisation pour un monde meilleur, et s’illustre aujourd’hui dans sa dernière exposition en totale immersion, “The last Sentinels“.
Regards croisés
Après Yann Arthus Bertrand en 2018, c’est au tour de Jimmy Nelson de nous plonger dans une expérience immersive, conçue par Spectre Lab, dans l’enceinte de l’Atelier de Lumières dans le cadre de son cycle “Save The Planet”. 30 avant-soirées exceptionnelles au cours desquelles il sera possible de s’immerger au cœur de l’univers de Jimmy Nelson dont le travail est consacré à tous ces peuples autour de la planète qui vivent encore en lien étroit avec la nature. Une harmonie du vivant et des cultures qui tendent à disparaitre sous le poids de la mondialisation mais qui ont tant à nous apprendre. Un hommage à ces cultures ancestrales, ces “sentinelles d’écosystèmes en danger” aussi impressionnantes que fragiles.
“The Last Sentinels” c’est le fruit d’un travail de patience et d’adaptation de la part du photographe qui parvient à s’immiscer dans le quotidien suspendu de ces peuples de la Terre afin d’obtenir des clichés exceptionnel, inédits, fort de sens et d’émotions. Un regard échangé par le biais de son objectif, entre leur monde riche de savoirs et le nôtre. Des paysages à couper le souffle, des regards puissants et tant à imaginer, les photographies de Jimmy Nelson parlent sans mots, directement à nos âmes et nous lient d’humain à humain, par delà les frontières et le temps.
Jimmy Nelson, l’engagement dans l’objectif.
C’est avec une certaine humilité que Jimmy Nelson s’exprime sur sa volonté : “J’espère qu’avec mon travail, les populations indigènes isolées auront une meilleure idée de leur caractère unique et de leur importance dans le monde dans lequel nous vivons tous, ce qui les aidera à mieux résister aux pressions qui les entourent.”
Fils d’un père géologue qui lui fait parcourir le monde à la rencontre de ces terres inédites, le goût du voyage s’imprègne chez ce petit garçon qui une fois confronté au monde de l’internat en Angleterre, réalisera qu’il n’y trouve pas sa place. Le besoin de découvrir, de rencontrer, de donner à voir ses peuples l’intéresse davantage et le rattrape : “je n’ai jamais eu le sentiment de vraiment m’intégrer dans une vie urbaine normale et bien ordonnée […] Pour moi, tous mes voyages et mes photographies ont beaucoup à voir avec la recherche d’un endroit où je peux me sentir à ma place”.
Jimmy Nelson s’exprime par l’image et donne la parole à ces cultures ignorées du monde contemporain, sans un mot. D’ailleurs la barrière de la langue n’en est pas une lorsque l’harmonie de la rencontre a lieu. Finalement, pour l’homme qui a créé sa propre fondation autour de ces peuples liés à la nature, cette documentation artistique personnelle est “un moyen de raviver le feu et la fierté au sein et pour les peuples indigènes, de créer un respect mutuel pour tous les peuples et de donner aux générations futures du monde entier les moyens d’éclairer leur patrimoine culturel.” Alors on ouvre grands les yeux et on s’ouvre à la rencontre. Il y a tant à découvrir pour qui sait voir.
L’exposition se tient jusqu’au 15 novembre prochain, cliquez ici pour en prendre plein la vue
4 commentaires
Sfayhi nicole
Sublime, bravo
Béchir Akkari
Les photos sont magnifiques, toutefois j’aurais souhaité avoir quels peuples ou ethnies représentent chaque photo. Kerri d’ajouter ces informations.
Erwan
On va se renseigner, toutefois, le mieux sera de voir l’exposition lorsque qu’on pourra à nouveau sortir
Fred
Une exposition sublime qui m’a fait vibrer.
Je suis restée à la regarder plusieurs fois.
Merci Jimmy Nelson