Washed Out nous convie au fantaisiste “Mister Mellow Show” !

Image d'avatar de Étienne PoiarezÉtienne Poiarez - Le 7 août 2017

Pionner de la chillwave et aventurier mélancolique des affres du cœur et de l’esprit, le producteur américain Washed Out est de retour avec « Mister Mellow », un blues électronique où se mêlent des effluves de synth-pop, de free-jazz, de hip-hop et même de lounge-music. Cocktail aphrodisiaque délaissant nos esprits des tracas sous la bénédiction d’un soleil couchant.

Washed Out

Revenu d’entre les morts après 4 ans de silence discographique, à une époque où cela semble être une éternité dans l’industrie du disque, le producteur Washed Out (ou Ernest Greene de son vrai nom) a été l’instigateur d’un courant de musique, la chillwave, qui débuta à l’orée des années 2010, avec son lot de têtes chercheuses, notamment les excellents Toro Y Moi et Neon Indian. Désormais échoué sur le rivage de la musique contemporaine, laissant une traînée sonore qui parlera aux nostalgiques de cette micro-sphère musicale, la chillwave s’est mêlée à d’autres imaginaires et n’est plus qu’un lointain souvenir.

Pourtant, à l’écoute de ce nouveau projet, le sous-genre dont il est l’un des instigateurs semble être indéfectiblement lié à sa création artistique. Avec seulement 30 minutes au compteur et 4 interludes, Mister Mellow est d’une concision presque dommageable tant l’attente fut longue pour celles et ceux qui appréciaient et attentaient la suite de ses aventures musicales. Paru en juin dernier sur la légendaire écurie hip-hop Stones Throw Records, ce disque n’est pour autant pas un changement de cap radicale dans le mélange des sonorités. Washed Out reste fidèle à lui-même.

Ainsi, on l’écoute opérer une réactualisation des sonorités de son œuvre, alternant les couleurs mélodiques avec une grande sensibilité. Ses émotions transpirent à travers chaque note de ses compositions. En forme d’introspection, Mister Mellow nous ballade de titre en titre, croisant l’indie-pop luxuriante de “Burn Out Blues” ou la dream-pop solaire de “Floating By”. On trouve également des élans disco teintés de mélancolie avec l’entêtant “Hard To Say Goodbye” ou l’extatique “Get Lost”. Et fort heureusement, les charmes légèrement psychédéliques des machines de Greene sont toujours de la partie avec “Millions Miles Away” ou le hip-hop tordu et langoureux de l’instrumental “Instant Calm”.

S’il revient avec un projet d’une grande beauté, nous restons tout de même sur notre faim, avec l’impression d’avoir un artiste qui n’a plus la superbe de ses débuts. Aussi, sans pour autant décevoir, Greene ne semble plus faire l’unanimité au sein de la presse spécialisée, comme cela était le cas par le passé avec le célébré “Paracosm“. Egalement, les adeptes de sa musique semblent heureux de le revoir sur le devant de la scène mais l’engouement n’est plus aussi conséquent. Difficile d’être toujours à son maximum lorsqu’on a été capable d’enfanter des projets qui étaient célébrés de toute part, même si cet opus possède une identité forte qui trouvera à coup sûr ses adeptes, tant la production luxuriante et la diversité stylistique font de Mister Mellow une belle réussite. Le projet s’accompagne d’un DVD comprenant un clip réalisé pour chaque morceau, le tout s’enchaînant à la manière d’une plongée en forme patchwork coloré dans l’imaginaire du musicien. Bref, c’est une certitude, on écoutera et réécoutera cet album avec son charme saisissant, capable de nous porter vers de belles rêveries estivales (et plus si affinité) !

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Étienne Poiarez
Article écrit par :
Étienne Poiarez, doctorant à l’École Doctorale des Humanités à Strasbourg, a écrit un mémoire sur La Trilogie Cornetto d'Edgar Wright. Il a également obtenu un master en Information et Communication à Paris III Sorbonne-Nouvelle. Actuellement, il se consacre à une thèse sur le comique dans la cinématographie européenne récente, examinant les liens entre esthétique et éthique dans ses recherches sur des réalisateurs tels que Yorgos Lanthimos et Quentin Dupieux. En plus de ses travaux académiques, il a publié un article sur Tsui Hark et prépare un essai intitulé « La Trilogie Cornetto d’Edgar Wright ».

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