Par les seuls moyens de crayons et d’une feuille de papier, l’artiste Willie Hsu créé des silhouettes fantomatiques, humaines et animales, qui semblent tri-dimensionnelles et comme s’échappant du cadre qui leur est imposé. Grâce à un jeu d’ombres et de lumières, les croquis, en noir et blanc, donnent l’impression d’être piégés de l’autre côté d’un miroir, ou d’une vitre polie.
Peur ou fascination ?
Passionné par les histoires de fantômes, et grand observateur des films d’épouvante, Hsu joue du mystère. Les mains sont les seules parties bien visibles de ses sujets, le reste des corps demeurent cachés et presque voilés. On devine derrière la brume des figures humaines (ou même extra-terrestres ?) et animales, comme un chien ou une grenouille. Les mains semblent sortir du papier, tour à tour comme une invitation à les saisir ou à fuir, selon si l’on ressent de la fascination ou une certaine menace.
Piégés de l’autre côté du miroir
Sombres et effrayantes, les œuvres de Willie Hsu paraissent tout droit sorties d’un film d’horreur. Elles intriguent néanmoins, autant qu’elles font peur, et questionnent sur l’emprisonnement des âmes, prises au piège, qui tentent de se libérer. “L’inspiration derrière mes œuvres provient principalement d’une fascination pour la vie après la mort” a expliqué l’artiste. Et si le secret de ses croquis énigmatiques est qu’ils dépeignent justement ce qu’il se passe après la fin ? “Une fois que le dernier grain de sable a traversé le sablier, tout le monde a une opinion sur ce qui va suivre. […] personne ne le sait avec certitude. C’est cette beauté énigmatique qui nourrit mon imagination et motive ma créativité “.
Ses œuvres expriment la perte, le regret et le chagrin. Représenter de telles douleurs en dessin a, comme bien souvent en art, des vertus thérapeutiques. “Je trouve un réconfort pour exprimer mes émotions les plus profondes et mes sentiments enfouis sur une toile vierge. Pour un introverti anti-social et anxieux comme moi, l’art est la seule voix avec laquelle je peux raconter mon histoire”.
Retrouvez le travail de Willie Hsu sur son Instagram : @willie_hsu_art
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