C’est un retour en grandes pompes ! 7 ans après le singulier et très populaire “The Golden Age”, Woodkid revient (enfin) avec un album flambant neuf. On vous le dit tout de suite, ça valait la peine d’attendre.
S16, le nouvel et deuxième album de Yohann Lemoine, alias Woodkid, est enfin sorti. Sonorités rares, réflexion, maturité et prises de risques en font un album qui s’annonce déjà magistral.
D’abord parce qu’on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait de son premier album un succès mondial. Une voix douce et chaude, un orchestre hollywoodien qui délivre des pièces presque cinématographiques, le tout dans un environnement futuriste. Un peu plus introverti, S16 retrouve ce combo gagnant en y ajoutant une teinte industrielle.
S16 est donc un album ambiguë. Mais ambiguë dans le bon sens du terme. Comme son titre, symbole du soufre, élément fondateur de la vie mais aussi ingrédient mortel du gaz moutarde, l’album est ambivalent. À la fois construit et déconstruit.
Tel un jardinier, Woodkid aime planter des graines, qu’il soigne avant de les laisser un temps grandir dans leur coin, pour mieux y revenir. Ces graines, comme il l’explique dans le podcast de Beware!, sont ses chansons. Fruit d’un travail abandonné puis repris, elles reflètent le temps long de la création. Luxe précieux qu’aime et que peut s’offrir l’artiste.
En rupture avec “The Golden Age”, l’artiste à fait le choix d’inverser la séquence de production et donc de créer son album en partant de la fin. C’est-à-dire que, quand l’aventure a débutée en 2016, il a d’abord cherché des instrumentales, avant même de savoir à quelle chanson il allait les raccrocher. “J’avais envie d’aller chercher dans des choses alternatives et très vite le son industriel est venu. Donc on a commencé par ça et par l’idée de Qu’est ce que c’est la musique indus’ en 2020? ” a-t-il confié au micro de Beware!. “On a cherché toute une palette de son et puis après on a inversé. J’ai commencé à utiliser les beats pour écrire des mélodies, puis des chansons”. Tout “est parti de l’idée du son.”
Avec la volonté de se séparer des instruments habituels – guitare, basse, batterie – Woodkid est aller chercher des sonorités plus inédites. C’est comme ça qu’il s’est retrouvé à faire appel aux frères Bernard et à François Baschet, qui ont fabriqué, dans les années 60 un instrument avant-gardiste. Comme son nom l’indique, le Cristal Baschet est un instrument composé de tubes en cristal, à mi-chemin entre l’orgue et les percussions (instrument brillamment présenté par Agoria dans l’interview qui est consacrée).
Dans Pale Yellow, Yohann a cette fois carrément enregistré le son de machines. Celles de Jean Tinguely, peintre et sculpteur suisse. Un moyen pour l’artiste et réalisateur, de questionner, une fois de plus, la technologie, qu’il perçoit à la fois comme un outil et une limite.
Revenir 7 ans plus tard, loin des retombées médiatiques du premier album était une vraie prise de risque. Une mise en danger finalement salvatrice qui permet à Woodkid de revenir au sommet et même encore plus grand.
On ne vous en dit pas plus. Le meilleur moyen d’apprécier le génie de Woodkid est encore de l’écouter.
Vous pouvez dès maintenant acheter l’album S16 ou le retrouver sur les plateformes de téléchargements. Et si vous voulez en connaître plus sur ce fascinant artiste vous pouvez aussi écouter son podcast pour Beware!.
Tracklist de l’album s16
- Goliath
- In Your Likeness
- Pale Yellow
- Enemy
- Highway 27
- Reactor
- Drawn to You
- Shift
- So Handsome Hello
- Horizons Into Battlegrounds
- Minus Sixty One