Yohan Terraza est photographe. S’il capture les coulisses de l’Opéra de Bordeaux et certains mariages avec talent, c’est surtout ses paysages à couper le souffle qui retiennent notre attention. Un homme de terrain, qui vit ses reportages et qui les racontes en images et en lettres, chaque cliché est en effet accompagné d’un texte expliquant le contexte
Gravir la montagne
Yohan Terraza nait en 1980 à Bordeaux. Amateur de dessin dès son enfance c’est par le biais d’une école d’art qu’il devient graphiste. En 2007, il se met à photographier des mariages et se spécialise dans les cérémonies haut de gamme. En 2012, il passe cinq mois au cœur du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et s’y expose. Raconter des histoires par le biais de la photo prend alors une réelle importance pour lui et finalement, son style prendra racine dans les grands espaces, au cœur de la nature sauvage.
Amoureux de la nuit, le conteur d’images gravit le Kilimandjaro, défie la Norvège, traverse l’océan jusqu’en Californie… De ses nombreux voyages il raconte son point de vue, sa propre expérience, sans filtre. Car pour Yohan Terraza c’est ça la photographie : “une manière simple de raconter les histoires qui se taisent entre les lignes. Traverser un désert, photographier la nuit, être réveillé par le chant des coyotes, suivre des mariés qui s’aiment, sentir le froid et écouter le silence. Pour moi c’est ça être photographe : parler du vrai et de l’inattendu.”
Car oui, celui qui s’inspire des peintres romantiques comme Friedrich ou Turner et de la musique atmosphérique de Dead Can Dance ou Steven Wilson manie aussi les mots. Essayiste, à chaque série qu’il dévoile, un texte le raconte, un parti prit, un point de vue, un ressenti, sans filtre, pur comme ses images qu’il aime garder à distance, par un angle inattendu. Il s’explique “J’ai cette obsession : rester évasif dans mes images, ne jamais traiter un sujet de manière frontale mais plutôt détourné, comme si je fuyais la confrontation en racontant le ring plutôt que l’adversaire.” Une façon pour le photographe de glisser son regard personnel sur un sujet que quiconque présent pourrait voir. Une envie de distinguer son regard de celui des autres pour se raconter et partager l’expérience. Et tant mieux, car ce regard personnel est juste, beau, et nous invite à l’évasion. De quoi rassurer l’homme pour qui les images “ne valent rien si elles ne savent pas exprimer le cœur”, car il a visé dans le mille.
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